Ce dimanche une nouvelle manifestation du mouvement #IWasCorsica est organisée à Ajaccio. Le 2 juillet dernier, Marlène Schiappa a appelé à ce qu’une délégation soit reçue en préfecture.
Mobiliser les services de l’État, la police et la justice pour favoriser un accueil efficace des victimes. C’est le but de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui a demandé, au micro d’Alta Frequenza, qu’une délégation du mouvement #Iwascorsica soit reçue en préfecture.
Ce dimanche, à 18 heures, une nouvelle manifestation contre les violences sexuelles et sexistes dans l’île est prévue à Ajaccio. En signe de soutien, les chemins de fer de la Corse mobilisent gratuitement un train entre Bastia, Corte et la cité impériale. 170 places sont disponibles.
Ce dimanche 5 juillet, le @iwascorsica organise un rassemblement pour éveiller les consciences sur les violences sexistes et sexuelles.
— Chemins de Fer de la Corse (@CFCORSE) July 3, 2020
A cette occasion, les CFC ont décidé d’apporter leur soutien en mettant en place un train spécial entre Bastia, Corte et Ajaccio. pic.twitter.com/Mbeqwa6uhf
Le mouvement #Iwas est apparu aux États-Unis, le 1er juin dernier. Il a rapidement été relayé en France et en Corse, et plus de 50.000 témoignages ont été publiés dans le monde. Sur l’île, le phénomène s’est propagé rapidement et a surpris par son ampleur.
« La justice ne se fait pas sur les réseaux sociaux »
Le 21 juin dernier, un premier rassemblement a regroupé 300 personnes à Bastia. « J’ai l’impression que c’est encore plus difficile de parler lorsqu’on est sur une île. Parce que l’insularité fait que tout le monde se connaît et quand on est victime de violences sexuelles d’un voisin, d’un cousin, d’un oncle ou d’un ami de la famille, de quelqu’un que l’on continue à croiser des années durant, c’est encore plus difficile d’en parler », estime Marlène Schiappa.
Si la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes se félicite d’une libération de la parole, elle espère que des démarches juridiques suivent. « Être derrière un clavier ça facilite cette prise de parole. Mais je veux aussi leur dire que la justice doit passer et la justice ne se fait pas sur les réseaux sociaux. Pour que la justice passe, il faut que des plaintes soient déposées », soutient-elle.
Ainsi, les victimes sont appelées à se rendre dans les commissariats ou sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr qui « permet 24h/24 et 7j/7 de parler avec des forces de l’ordre qui ont été spécialement formées pour cela et qui peuvent prendre les plaintes », reprend Marlène Schiappa.
En 2018, les délais de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs ont été allongés jusqu’à 30 ans après la majorité. Ainsi, toutes les victimes de violences sexuelles ont dorénavant jusqu’à leurs 48 ans pour déposer plainte.