Béatrice est ajaccienne. Atteinte d’un cancer à un stade avancé, elle est obligée de quitter son quotidien pour suivre son traitement à Bastia. En cause : un manque de personnel dans l’hôpital le plus proche de chez elle.
Elle habite pourtant à 15 minutes d’un service d’oncologie. Il y a quelques mois, Béatrice apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de la mâchoire au stade le plus avancé.
Alors qu’elle pensait être soignée à l’hôpital de Castellucciu à Ajaccio, la mère de famille suit finalement son traitement à Bastia. Durant six semaines, Béatrice va y suivre des séances de radiothérapie et chimiothérapie à 150 km de son lieu de résidence.
“À Castellucciu, ils ont les appareils, mais ils n’ont pas assez de personnel. Donc on m’envoie à 150 km du lundi au vendredi et y en a qui partent à 1.000 km. Parce que c’était ou ça ou Marseille. Le mental ne va pas y être, puisque je n’ai plus mes enfants avec moi, je n’ai pas ma mère, je n’ai personne qui va m’aider. Là, j’ai passé trois jours à pleurer parce que dans 10 jours, je dois monter à Bastia et je n’ai plus ma famille avec moi”, explique-t-elle en essuyant des larmes.
Manipulatrices et physicien absents
Tout au long des mois d'avril à juillet, un malade sur trois n’a pas pu accéder à l’hôpital de Castellucciu. Un problème désormais résolu, mais qui, durant la période, impliquait une machine du service radiologie certes fonctionnelle, mais en sous-effectif. Deux manipulatrices et un physicien étaient en arrêt-maladie. Or, cette spécialité est très réglementée et très recherchée. Les personnels en poste derrière les pupitres de contrôle ont la charge du calcul de la dose de rayonnement et du positionnement au millimètre près du patient. Cet été, la structure a procédé à des recrutements et à des formations étalées sur plusieurs mois. Durant le mois de septembre, tout devrait rentrer dans l’ordre.
Mi-juillet, Béatrice a donc commencé ses soins à Bastia. Mais le traitement a des effets secondaires et sa maladie lui fait subir bien des complications douloureuses. Malgré l’éloignement, elle s’accroche et garde espoir en la médecine.
Le reportage de Marie-France Giuliani et Morgan Plouchart :