Relâché dans le cadre d'un programme de protection, un jeune gypaète barbu a été retrouvé criblé de plomb le 11 octobre, dans le Parc National des Cévennes. Plusieurs plaintes ont été déposées pour destruction d’espèce protégée. En Corse, seuls dix couples sont recensés.
Le jeune Gypaète barbu âgé de sept mois a été découvert mort au bout d’une piste forestière, explique la Ligue de protection des oiseaux.
Objet d'un programme de réintroduction depuis 2016, les gypaètes sont suivis à l'aide de balises GPS.La radiographie du cadavre a permis d'établir que l'animal avait été criblé de plombs. L'oiseau présentait une quinzaine de plombs de chasse.
"Ces plombs n'ont pas touché des organes internes, mais ont provoqué la chute de l'individu avec hémorragie (...) et perforation de l’intestin", explique la LPO. L'oiseau est donc décédé suite aux hémorragies internes.
Depuis 2016, 33 gypaètes ont été réintroduits en France dans le cadre du programme de sauvegarde du gypaète soutenu par la Commission européenne et coordonné par la LPO : le Life Gypconnect.
Dix couples recensés en Corse
La Corse abrite, avec la Crète, l’une des deux dernières populations insulaires de Gypaète barbu, suite à son extinction en Sardaigne et en Sicile.En 2019 en France, on dénombrait 43 couples territoriaux dans les Pyrénées, 10 couples en Corse, et 18 dans les Alpes. Soit un total de 71 couples.
"Cette population est suivie annuellement depuis 28 années", explique le Parc naturel régional de Corse (PNRC), qui suit le programme de conservation du Gypaète barbu dans l'île.
"Le risque d’extinction de cette population insulaire, considérée géographiquement isolée, est très élevé, précise le PNRC. C'est la deuxième la plus menacée d’Europe".
Selon les observations du PNRC, neuf couples sur dix nichent dans la moitié Nord de l’île. C'est en partie dû à la possibilité de trouver des sites de nidification adaptés, à la végétation et à la géographie.Le retour des vautours participe au rétablissement d’un maillon essentiel des espaces naturels et pastoraux, la nécrophagie (voir la vidéo).
En se nourrissant de cadavres d’animaux, ces charognards augmentent la capacité de résilience des écosystèmes en limitant les risques d’émergence et de dispersion de souches pathogènes et en participant à la restauration des sols (litière, biomasse du sol).
En Corse, le Gypaète barbu fait l'objet d'un programme spécifique d'études et de protection baptisé "Altore", destiné notamment concilier le développement des activités humaines et la conservation du patrimoine naturel.