Mercredi 15 février, un expert judiciaire a été mandaté afin d’évaluer le prix de vente du village de vacances Paese di Lava, à Alata. La vente, réalisée au printemps 2022, s’élevait à 4.6 millions d’euros. Un prix remis en cause par la CGT qui l’estime en-dessous de celui du marché.
Le président du tribunal judiciaire a accédé à la demande de la CGT, mercredi 15 février, de mandater un expert judiciaire afin d’évaluer le prix de vente du village de vacances Paese di Lava, à Alata.
Au printemps 2022, le PDG du tour-opérateur, Jean-Marc Ettori, a acheté les lieux pour 4.6 millions d’euros à l’association centrale des activités sociales (ACAS) du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), au sein duquel siège la CGT. Et pour le syndicat, ce prix est sous-évalué.
« Le site compte 12 hectares, 8.000 mètres carrés de bâtiment avec une piscine, un restaurant et une vue mer. En 2010, une expertise avait déjà été menée et avait évalué le prix de vente à huit millions d’euros, prix qui était déjà considéré comme bas à l’époque. Aujourd’hui au vu de l’augmentation du prix du marché, nous trouvons que la somme de 4.6 millions d’euros est très curieuse », estime Me Julien Gasbaoui, avocat de la CGT.
"Les cédants n'ont pas tout mis en œuvre pour obtenir le meilleur prix"
Selon eux, « les cédants n’ont pas tout mis en œuvre pour obtenir le meilleur prix et nous ne savons pas pourquoi ». « Même instinctivement, lorsque que l’on se balade sur le site, on se rend compte que cela vaut plus que 4.6 millions d’euros », continue Me Julien Gasbaoui.
En septembre dernier, interrogé sur une possible spéculation immobilière, Jean-Marc Ettori répondait : "Ce site est dans une zone Natura 2000, dans une zone Znef, explique-t-il. Le Padduc y interdit toute construction nouvelle. Ce qui veut dire que ces 12 hectares ne sont pas constructibles pour un promoteur que je ne suis pas. Ce sont 12 hectares de terrain agricole. Si quelqu’un voulait spéculer et faire des appartements sur l’existant, ce n’est pas ma philosophie de vie. La société qui rachète s’appelle Riacquistu 9. C’est la réappropriation de biens et de terrains vendus il y a longtemps par des Corses à des non Corses et je les rachète chaque fois que je peux. Nous ne sommes ni des promoteurs, ni des spéculateurs. Cette affaire est une tempête dans un verre d’eau, rien de plus."
Le délai de cette expertise judiciaire est fixé à quatre mois, mais pourra se prolonger. Selon Me Julien Gasbaoui, elle n’aura pas de conséquence sur l’ouverture du village de vacances pour la saison à venir.