Comme chaque année, la Corse a pris ses quartiers pour la semaine au Salon de l'agriculture à Paris. Si les professionnels insulaires expriment aussi des inquiétudes, elles sont différentes de celles de leurs homologues du continent. Dans l'île, le modèle d'agriculture est tout autre.
On a d'autres problèmes c'est sûr, mais on ne peut pas comparer cela avec les éleveurs laitiers ou ceux de Bretagne qui font du cochon à perte", résume Alain Castellani, éleveur bovin.
Ce n'est effectivement pas dans le hall où se trouve l'espace de la Corse que François Hollande a été accueilli samedi par des sifflets accompagnés d'insultes et d'appels à la démission. "Il s'en fout complètement de nous", "Bon à rien", "On n'est pas des migrants", "Connard", "Fumier", ces éleveurs n'ont pas mâché leurs mots, exprimant le désespoir d'une profession au bord du gouffre.
Qualité et prix élevés
Dans l'île les problématiques agricoles sont différentes. La géographie impose de privilégier la qualité plutôt que la quantité, selon les producteurs rencontrés.
Forte d'une douze appellations d'origine contrôlée ou protégée, cette production de qualité est largement représentée au Salon. Les prix sont généralement élevés, mais "tout ce qui est bon est cher" se défendent les producteurs insulaires, obligés de se justifier auprès de la clientèle de passage.
"Entre la naissance des porcs, l'abatage et l'affinage, pour faire vraiment un bon jambon, il faut entre trois et quatre ans", explique Sacha Aben Simeoni, du syndicat "Salameria Corsa".
Les producteurs corses sont présents à la porte de Versailles jusqu'à dimanche prochain pour valoriser leurs produits. Et leur présence semble incontournable. En moyenne 70.000 personnes entrent chaque jour au Salon de l'agriculture. La moitié passe devant le carré des stands de la Corse.
Aller plus loin : le reportage de Dominique Moret et Laura-Laure Galy