La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a dénoncé ce jeudi un "acharnement" de l'administration pénitentiaire autour des prisonniers corses et en particulier de Paul-André Contadini, nationaliste détenu à Fresnes (Val-de-Marne) et en grève de la faim pour obtenir son transfèrement en Corse.
"Notre préoccupation, c'est que les prisonniers politiques corses soient traités sans acharnement", a déclaré lors d'un point de presse à Paris Françoise Dumont, présidente de la LDH.
"Je ne vois pas très bien ce qui s'oppose à son rapprochement en Corse", a-t-elle affirmé au sujet de Paul-André Contadini. "Cet acharnement incompréhensible ne contribue pas à un règlement serein de la situation politique en Corse", a-t-elle ajouté.
Paul-André Contadini avait été arrêté en décembre 2012, quelques heures avant une série d'attentats contre des résidences secondaires en Corse, une "nuit bleue" revendiquée par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC). Il a été condamné en appel à cinq ans de prison pour détention et transport d'explosif.
"C'est inscrit dans la loi"
Faute d'être rapproché en Corse comme il le demande, il a entamé une grève de la faim le 15 septembre et est actuellement hospitalité à la prison de Fresnes. Sa situation devrait être examinée par la Cour de cassation le 7 octobre prochain, a précisé son avocat Me Eric Barbolosi.
Au-delà de son cas personnel, les soutiens de M. Contadini réclament le rapprochement en Corse de tous les prisonniers originaires de l'île, une disposition prévue par la loi. "C'est inscrit dans la loi, ça devrait être appliqué et ça ne l'est jamais", a regretté Me Barbolosi.
"On considère que l'ensemble des prisonniers politiques doivent être en Corse. On les veut tous en Corse et rapidement", a ajouté Yoann Isambert, de l'association de défense des prisonniers nationalistes Sulidarità.
Depuis plusieurs jours, des militants ont multiplié les rassemblements pour réclamer le rapprochement en Corse de Paul-André Contadini et plus largement pour réclamer une amnistie des détenus corses qui se disent "prisonniers politiques". Un autre rassemblement, à l'appel notamment de la LDH, est prévu vendredi à Paris devant le ministère de la Justice.