À partir de ce lundi 20 mars, les élèves de terminale débutent les épreuves du baccalauréat, avec les spécialités. Après trois années de Covid-19, c’est la première fois qu'elles sont programmées en mars, comme prévu par la réforme Blanquer. Mais cette fois, c'est l'appel à la grève contre la réforme des retraites qui menace leur bon déroulement.
Ce lundi 20 mars, c’est le coup d’envoi du baccalauréat.
Les élèves de terminale plancheront sur les épreuves de spécialité, selon le calendrier prévu par le ministère de l’Éducation nationale, jusqu'au mercredi 22 mars.
2 190 candidats en Corse
Au total, ce sont 536 081 candidats (390 710 en voie générale et 145 371 en voie technologique) qui sont attendus dans 2 600 centres d’examen sur l’ensemble du territoire.
En Corse, 2 190 lycéens, dont 1 641 en voie générale et 549 en voie technologique, passeront le bac cette année, contre 1 999 en 2022. Ils seront répartis dans 11 centres d’épreuves.
"Nouveau bac"
Après trois années marquées par la pandémie de Covid-19, c’est la première fois que les épreuves de spécialité se déroulent en mars, comme prévu par la réforme initiée par l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
Pour rappel, la principale caractéristique de ce "nouveau bac" est la part importante du contrôle continu. Ce dernier compte pour 40 % de la note finale. Les épreuves terminales, elles, pour 60 %.
Parmi ces épreuves, celles de spécialité comptent à elles deux pour un tiers des résultats du baccalauréat. Nouveauté cette année, les notes seront communiquées dès le 12 avril afin d'être intégrées dans le dossier Parcoursup des candidats. L'enjeu est donc important pour les lycéens.
Appel à la grève
Mais l'examen pourrait ne pas se dérouler comme prévu. Plusieurs syndicats de l'Éducation nationale appellent à poursuivre la mobilisation contre la réforme des retraites, "y compris par la grève des surveillants lors des épreuves de spécialité".
C’est ce qu’a indiqué la secrétaire nationale du SNES-FSU, Sophie Vénétitay, sur France Info.
En Corse, les syndicats se veulent rassurants. "Il n'y a pas de volonté de perturber les épreuves du bac", déclare Jean-Marc Pupponi, représentant du SNES-FSU sur l'île.
Même position du côté de Patrice Bossart, secrétaire général CGT et porte-parole de l'intersyndicale. Invité de notre rédaction vendredi 17 mars, le représentant syndical a annoncé une "trêve" des actions pour ces prochains jours. "Nous avons décidé de préserver l'accès aux lycéens à ces épreuves", a t-il précisé.
Ce mot d'ordre sera t-il suivi par tout le monde ? Des mouvements spontanés ne sont pas à exclure.
"Dispositif spécifique"
Face aux menaces de grève, le ministère a pris ses dispositions. Dans un tweet, Pap Ndiaye a ainsi annoncé qu'un "dispositif spécifique" serait mis en place pour le bon déroulement des épreuves de spécialité.
Ce dispositif prévoit notamment la mobilisation de surveillants supplémentaires. Par ailleurs, en cas de blocage des établissements scolaires, le ministre de l'Éducation nationale indique que "les dispositions nécessaires seront prises pour permettre l'accès des candidats aux centres d'examen en lien avec les préfecture du département".
Contacté, le Rectorat de Corse confirme que ces dispositions ministérielles s'appliqueront bien sur l'île.
Calendrier contesté
Au-delà du mouvement de grève, certains syndicats comme le SNES-FSU rappellent leur opposition à la nouvelle organisation de l'examen. "Nous sommes toujours contre ce nouveau bac", précise Jean-Marc Pupponi.
Le SNES-FSU réclame par ailleurs "depuis des mois" un report des épreuves de spécialité en mai. "Les organiser au mois de mars, cela ne correspond à rien d’un point de vue pédagogique, c’est trop tôt, estime Jean-Marc Pupponi. Quand on discute avec des élèves des terminale, ils se sentent en vacances après ces épreuves, car il ne leur reste plus que la philosophie et le grand oral, et ce n’est pas le bout du monde."
Le représentant syndical espère donc voir le calendrier modifié par le gouvernement. "S'il y a beaucoup d'absentéisme d'ici la fin de l'année scolaire, ils verront bien."
Un contexte pas tout à fait serein donc, pour les aspirants bacheliers de cette année.