Le député sortant de la seconde circonscription de Haute-Corse a lancé hier, lundi 2 mai, au Palazzu naziunale de Corte, sa campagne pour les élections législatives des 12 et 19 prochains.
Le lieu, hautement symbolique, n'avait pas été choisi au hasard. C'est au Palazzu naziunale de Corte que Jean-Félix Acquaviva a annoncé - sans surprise - sa candidature aux prochaines élections législatives, ce lundi 2 mai. Député sortant de la seconde circonscription de Haute-Corse, l'élu brigue un second mandat, pour lequel il entend s'inscrire dans la lignée "de ce qui a été entrepris au cours des cinq dernières années".
Soutenu par le mouvement autonomiste Femu a Corsica, Jean-Félix Acquaviva a tenu son discours officiel d'entrée en campagne entouré d'une foule d'environ 250 personnes, parmi lesquelles, notamment, le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, le sénateur Paulu Santu Parigi, mais aussi des maires et élus de la région.
Et a ainsi présenté celle qui l'accompagnera, cette fois : Marie-Jeanne Andreani, élue municipale de Zilia et professeure d'histoire-géographie à Calvi.
"Nous avons été efficaces"
Objectif de la soirée pour le député : présenter son bilan de mandature. Un bilan qu'il estime positif, marqué par des prises de positions et avancées quant aux revendications insulaires. "Je crois que beaucoup de choses ont été faites, et qu'il est important de faire acte de pédagogie" pour les rappeler. Jean-Félix Acquaviva se félicite ainsi des actions engagées avec ses collègues nationalistes, Michel Castellani (première circonscription de Haute-Corse) et Paul-André Colombani (seconde circonscription de Corse-du-Sud).
"Nous avons été présents sur les grands thèmes pour lesquels nous avons été envoyés à Paris", à savoir, énumère-t-il, la spéculation foncière et immobilière, "à laquelle nous avons eu une proposition de loi adoptée à l'unanimité" ; la question des prisonniers ; l'autonomie de la Corse ; "mais aussi sur des sujets qui sont moins apparus évidents pour la Corse et que nous avons défendu pied à pied. Je pense aux questions de santé, aux questions sociales, d'environnement, d'agriculture, y compris techniques, ou de moyens budgétaires pour les collectivités, communales, intercommunales, collectivité de Corse durant la période sanitaire par exemple... "
Le député sortant l'affirme : "Nous avons été efficaces. Moi, en ce qui me concerne, j'ai pu faire passer 58 amendements dans la loi. C'est quand même beaucoup pour des députés nationalistes corses qui ont fait déjà beaucoup plus que leurs aînés par le passé. C'est important de revenir là-dessus pour démontrer que nous n'avons pas simplement été dans la démonstration qu'il fallait reconnaître la Corse, son peuple et son autonomie, mais montrer que nous avons aussi et déjà été efficaces sur le plan législatif."
"Notre groupe doit être renouvelé"
Reste désormais la suite à écrire. Sur la question de l'autonomie de la Corse, notamment, souffle Jean-Félix Acquaviva, qui entend être un acteur dans la poursuite des négociations avec Paris.
"La priorité, c'est de faire en sorte que la maison qui a été construire à Paris, grâce au groupe [Libertés et Territoires, dont il est membre, tout comme Michel Castellani et Paul-André Colombani, ndlr], puisse être consolidée justement dans l'optique de ces discussions. Le rapport de force politique démocratique doit être renforcé, la maison ne doit pas être lézardée, c'est notre point de vue. Notre groupe doit être renouvelé pour que nous puissions rentrer dans le jeu de l'hémicycle [...] pour avoir un poids politique encore plus important pour défendre la voix de la Corse".
Renouvellement d'autant plus important pour le député, alors qu'un scénario avec une majorité relative voire absolue sur les bancs de l'Assemblée pour le président de la République semble se dessiner.
Deux candidatures nationalistes pour la même circonscription
En 2017, Jean-Félix Acquaviva était arrivé en tête au premier tour des élections, avec 36,44% des suffrages exprimés, et s'était facilement imposé au second tour avec 63,16% des voix face à Francis Giudici, candidat La République en Marche. Le député se présentait alors sous la bannière de Pè a Corsica.
La coalition est désormais enterrée. Et face à lui, Jean-Félix Acquaviva trouvera au moins un autre candidat nationaliste : Lionel Mortini, maire de Belgodère et président de la communauté de communes Lisula Balagna. L'ancien élu de Corsica Libera - qui entend faire campagne sur son nom propre - pourrait représenter un défi conséquent pour le député sortant, et entamer de façon plus ou moins conséquente son socle de voix.
D'autres candidatures de diverses formations politiques devraient également se faire connaître dans les jours à venir. Celle de François-Xavier Ceccoli, pour la droite, mais également peut-être aussi celle Jean-Martin Mondolini, soutenue par Horizons.
Jean-Félix Acquaviva se présente néanmoins confiant : "Je défends un bilan qui me paraît incontestable avec mes collègues, qui va dans le sens de pourquoi nous avons été envoyés en 2017 à Paris, dans ce scrutin à l'époque historique. [...] Nous allons continuer d'être fidèles à cela, et faire en sorte de défendre l'ensemble des Corses." Et de se dire "déterminé" et "serein" devant le jugement prochain des électeurs insulaires.