Législatives 2024 : qui sont les candidats du Rassemblement National en Corse ?

Le Rassemblement National présente des candidats dans les quatre circonscriptions de Corse, dans le cadre des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Hormis le délégué territorial François Filoni, les autres prétendants à la fonction de député choisis par le parti de Jordan Bardella sont peu connus de la scène politique insulaire.

Ariane Quarena-Natali, candidate dans la première circonscription de Corse-du-Sud

Candidate dans la première circonscription de Corse-du-Sud, cette retraitée issue d'une famille gaulliste est engagée au sein du Rassemblement National (RN) depuis trois ans.

C'est aux côtés du délégué territorial du parti François Filoni et de Nathaly Antona - décédée le 18 juin dernier d'une longue maladie, alors qu'elle venait d’être élue députée européenne - qu'Ariane Quarena-Natali a fait ses premiers pas en politique.

"Ils m’ont demandé d'aller plus loin et j'ai dit oui, raconte l'intéressée. Je l'ai fait pour mes enfants et petits-enfants. Je pourrais vivre tranquillement à la retraite en Corse, mais j'ai décidé de m’engager pour la jeunesse, parce que je trouve que la France part en vrille. Il faut vraiment faire quelque chose, et le RN correspond à mes idées."

Novice en politique, elle ne considère pas cela comme un handicap : "Je pense qu'avec le RN, je représente l'espoir pour les jeunes Corses et les moins jeunes qui ont envie de s’en sortir. Les autres candidats sont connus, oui, mais ils ont un bilan très négatif : les uns pour avoir amené la France au bord du gouffre et les autres pour des négociations qui ne mènent à rien."

François Filoni, candidat dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud

Engagé en politique depuis les années 1980, il est de loin le plus connu des trois candidats du RN aux élections législatives en Corse.

François Filoni s’est présenté à plusieurs scrutins, sous différentes couleurs politiques, de sa première campagne pour les élections cantonales de 1984 avec le parti communiste jusqu’aux dernières législatives sous la bannière du RN en 2022, en passant par des candidatures aux municipales d'Ajaccio, notamment aux côtés du social démocrate Simon Renucci en 2001 puis sur la liste de droite menée par Laurent Marcangeli en 2015.

Son engagement au sein du RN remonte aux années 2020. François Filoni s'était alors lancé dans la course aux municipales d'Ajaccio avec une liste sans étiquette, mais soutenue par la présidente du parti de l’époque, Marine Le Pen. Un an plus tard, il a été tête de liste aux élections territoriales "Les nôtres avant les autres", une démarche menée là encore avec l'appui du RN.

Aux dernières élections législatives, il a recueilli 14,77% des voix dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud. Ce score ne lui a pas permis de se qualifier au second tour.

Interrogé sur l'absence d'ancrage local des trois candidats du parti de Jordan Bardella aux élections législatives, François Filoni répond : "Ils vivent et ils travaillent en Corse. Donc faire du sectarisme en disant, comme on le fait en Nouvelle-Calédonie, que les Français ne peuvent pas voter, c'est quand même une aberration. Je rappelle que la gauche propose que les immigrés votent en France et qu'elle ne veut pas que les Français votent sur le territoire national. C'est donc un faux débat".

Et d'ajouter : "Aujourd'hui, on est à la croisée d'un choix de société. Soit nous aurons Jean-Luc Mélenchon et ses alliés, et donc une vague de submersion migratoire, soit nous aurons Jordan Bardella et le repli sur nous-mêmes, sur nos cultures, nos identités, et ce que nous sommes en réalité en Corse, c'est-à-dire une société avec des valeurs et un modèle que nous ne voulons pas perturber."

Jean-Michel Marchal, candidat dans la première circonscription de Haute-Corse

Ancien ingénieur et chef de projet dans le secteur de l'énergie, Jean-Michel Marchal est installé sur l'île depuis quelques années.

S'il est candidat pour la première fois aux élections législatives en Corse, le retraité a déjà un passé politique sur le continent, puisqu'il a été élu dans les quartiers nord de Marseille aux municipales de 2014 sur la liste du RN.

C'est donc fort de cette expérience que Jean-Michel Marchal se présente dans la première circonscription de Haute-Corse. "Quand je suis arrivé ici, étant connu sur la région marseillaise, j'ai demandé mon rattachement au RN ici pour pouvoir agir et développer la Corse et régler autant que possible les problèmes qu'on y trouve", indique-t-il.

Pour Jean-Michel Marchal, "on est dans une situation où la France est dans un total délitement et il faut tout reprendre". Et d'ajouter : "La Corse est liée au continent, elle a besoin d'une véritable solidarité nationale."

Sylvie Jouart-Fernandez, candidate dans la deuxième circonscription de Haute-Corse

Commerçante à Ajaccio, Sylvie Jouart-Fernandez, 58 ans, est candidate dans la deuxième circonscription de Haute-Corse.

Au micro de France 3 Corse ViaStella, elle expose les raisons de son engagement au sein du parti de Jordan Bardella : "Le RN prend en compte la difficulté de la vie, le quotidien des personnes, il les entend, là où d'autres font semblant d'écouter. Cela m'a plu".

Les priorités de la candidate sont claires : "L'économie, l'immigration, l'ordre, la sécurité : il s’agit de remettre tout cela en place. Je crois que nous avons eu 40 ans de laxisme et que le pays en souffre beaucoup dans sa globalité. Il est donc temps de renverser la table, de remettre les cartes au centre du jeu et de recommencer la partie autrement".

Le reportage de Lionel Luciani et Jean-Philippe Mattei : 26/06/2024

Retrouvez l'ensemble des candidats dans les quatre circonscriptions de Corse ici.