Les supporters corses, en colère depuis deux semaines, ont beau être interdits de déplacement, le Nice-Bastia de vendredi (20h30), match avancé de la 28e journée de Ligue 1, évoque plus les faits divers que le sport.
"Nous aimerions parler uniquement de football avant, pendant et à l'issue de la soirée", a lancé l'entraîneur du Sporting François Ciccolini lors de la conférence de presse d'avant-match jeudi.
Consigne difficile à suivre, d'autant que le passif entre les deux clubs et les deux groupes de supporters alourdissent l'atmosphère.
Côté corse, les conséquences politiques des incidents survenus en marge de la rencontre Reims-Bastia (0-1) le 13 février pèsent toujours sur l'ambiance autour du club, dont le match contre Nantes, initialement prévu le 20 février, a été reporté au 9 mars en raison du contexte délétère.
Après le match à Reims, un jeune supporter bastiais a perdu un oeil dans des heurts avec la police et une enquête a été ouverte. Maxime Beux doit être auditionné jeudi au tribunal de Bastia. Le parquet de Reims a ouvert "une information judiciaire contre X pour violences volontaires".
Côté niçois, la Brigade Sud Nice (BSN), groupe de supporters interdit par décret ministériel en 2010, a réussi à organiser un gigantesque "tifo" à sa gloire contre l'OM mi-février, un match pourtant sévèrement surveillé par les forces de l'ordre.
Des perquisitions ont eu lieu et Jean-Pierre Rivère, patron de l'OGCN, a été entendu par la police en début de semaine.
Du calme, et du football
Selon des sources proches du club, le derby Nice-Bastia de ce soir ne serait pas classé à risques. Il a pourtant un passé chargé et les rencontres "à problème" ne se comptent plus sur les doigts de la main.Finalement, supporters niçois et bastiais ne sont solidaires que contre la possible future autorisation pour les clubs de les ficher et de leur refuser l'accès au stade.
Sportivement, le match vaut pourtant le détour, entre Nice, toujours troisième malgré son train de sénateur (deux nuls, une défaite) grâce à la lenteur du peloton, et Bastia en progrès.
Depuis l'arrivée de Ciccolini, le Sporting, en pleine bourre, a lui décollé de la zone rouge avec trois victoires en quatre matches, dont la toute première de la saison en déplacement, le fameux match à Reims.
Les Bastiais ont aussi recollé les morceaux autour de l'institution. Toutes les entités réunies ont défilé dans le calme, samedi, en soutien à Maxime Beux blessé à Reims.
Du calme, et du football, c'est ce qui peut arriver de mieux à ce match.