Quatre hommes seront jugés en décembre et janvier prochains à Bastia dans le cadre d'une enquête concernant des violences ayant émaillé un rassemblement pour Yvan Colonna en septembre 2022. En guise de soutien, les syndicats nationalistes étudiants ont bloqué l'Université de Corse ce jeudi.
Quatre hommes comparaîtront prochainement devant la justice à la suite de violents heurts ayant émaillé une manifestation de soutien à Yvan Colonna en septembre 2022 à Bastia.
Présentés au procureur de la République de Bastia ce jeudi 7 novembre, ils sont tous poursuivis du chef "de violences volontaires en réunion aux dépens de personne dépositaire de l’autorité publique et de participation armée à un attroupement".
Deux des quatre mis en cause sont renvoyés devant le tribunal correctionnel le 5 décembre prochain. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les deux autres jeunes hommes, mineurs au moment des faits, comparaîtront quant à eux devant le tribunal pour enfants le 15 janvier 2025. Eux aussi ont été placés sous contrôle judiciaire (l'un d'eux est incarcéré dans un autre dossier).
La veille, mercredi, ces quatre personnes avaient toutes été placées en garde à vue dans le cadre de cette enquête confiée à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).
Pilotées par le parquet de Bastia, les investigations concernent une manifestation qui s'était déroulée à Bastia le 21 septembre 2022. Ce rassemblement en soutien à Yvan Colonna - mortellement agressé en mars 2022 à la centrale d'Arles - avait eu lieu en marge d'un déplacement dans l'île du ministre de la Justice de l'époque, Éric Dupond-Moretti.
Une trentaine de jeunes, le visage dissimulé par des cagoules, avait jeté des cocktails molotov sur les forces de l'ordre. Ces derniers avaient répliqué en lançant des gaz lacrymogènes. Ces incidents, qui faisaient suite à d'autres manifestations émaillées de violences, avaient entraîné l'ouverture d'une enquête par le parquet de Bastia. La procédure a donc abouti par le placement en garde à vue des quatre jeunes hommes désormais mis en cause dans ce dossier.
Ce jeudi matin, à Corte, les syndicats nationalistes Ghjuventù Paolina et Ghjuventù Indipendentista ont bloqué les campus universitaires afin d'apporter leur soutien aux quatre hommes renvoyés devant la justice.
"On a décidé de faire une action symbolique et pacifique à la suite du placement en garde à vue de ces quatre jeunes militants, dont certains sont étudiants, explique Maria-Stella Remiti de la Ghjuventù Paolina. Nous défendons cette jeunesse qui a su être là où il fallait pour défendre nos valeurs et tout ce qui va avec."
Les deux syndicats appellent à un rassemblement ce jeudi à 17 heures devant le palais de justice de Bastia.