Visite d'Eric Dupond-Moretti en Corse : suivre son premier jour de déplacement à Ajaccio

Le ministre de la Justice est arrivé dans l'île jeudi 22 septembre pour une visite de deux jours. Il s'est d'abord rendu au Palais de justice d'Ajaccio puis dans les locaux du Girtec. Ce vendredi, il sera à la cour d'appel de Bastia.

Ce jeudi, Éric Dupond-Moretti débute une visite de deux jours dans l'île, sa première en tant que ministre de la Justice. 

S'il vient pour apporter son soutien aux magistrats et les rencontrer, le garde des Sceaux est attendu sur plusieurs dossiers : le cas de Pierre Alessandri et d'Alain Ferrandi, l'installation - contestée - de la nouvelle présidente de la cour d'appel de Bastia ou encore les moyens de la justice dans l'île.

Cette visite intervient également au lendemain d'un assassinat en Haute-Corse et d'un rassemblement devant la préfecture de Bastia émaillé de violences. Organisé à l'initiative de Ghuventù Libera, les manifestants réclamaient notamment la "justice et à la vérité"  sur l'assassinat d'Yvan Colonna. 

Ce jeudi matin, Femu a Corsica a publié un communiqué dans lequel le parti de la majorité territoriale qualifie cette visite de "totalement incompréhensible". Un texte qui fait suite à l'annonce du ministre, ce dernier ayant déclaré qu'il ne s'exprimerait pas sur l'assassinat d'Yvan Colonna et sur la situation de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi pendant son déplacement.

Le reportage de nos équipes ce jeudi à Ajaccio :

Intervenants - Alain Fouquet (Président du Tribunal d'Ajaccio) - Raphaëlle Deconstanza (Bâtonnière d'Ajaccio) - Éric Dupond-Moretti (Ministre de la Justice)

Journalistes : M.F. Giuliani - M. Fiamma - L. Luciani - Y. Benard - A. Sebayhi

Le déroulé de la visite d'Éric Dupond-Moretti : 

19h45 : après plus d'une heure de réunion, le ministre quitte le Girtec. Ce vendredi, il poursuivra son déplacement dans l'île en se rendant à Bastia où il assistera à l'installation de la Première présidente de la cour d'appel.

17h55 : Éric Dupond-Moretti se rend au Girtec (Groupement d'Intérêt public pour la Reconstitution des Titres de propriétés En Corse). Il est notamment question du financement de cet organisme qui était assuré par le Plan exceptionnel d'investissement et qui prend fin le 31 décembre prochain. 

17h30 : Eric Dupond-Moretti tient un point presse dans la salle du tribunal. "Les moyens suffiront-ils à augmenter le taux d'élucidation des crimes dans l'île qui est faible ?", demande un journaliste, faisant référence à l'assassinat de Jean-François Servetto, la veille à Poggio-Mezzana.

"Quand on regarde une action publique, quelle qu'elle soit, il faut voir d'où on est parti, où l'on est et ce qu'il reste à faire, explique le ministre. Bien sûr qu'il reste des progrès à faire. D'ailleurs, il y a peu de temps, le ministre de l'Intérieur a réuni ici en Corse les forces de sécurité et  les magistrats pour traiter au mieux de cette délinquance qui gangrène cette île merveilleuse. Bien sûr qu'il reste un certain nombre de choses à faire. Mais l'objet de ma visite aujourd'hui, c'est de remercier l'ensemble des personnels de justice qui s'investissent et qui obtiennent des résultats qui, son me semble-t-il , tout à fait remarquables. 

Sur le sujet de la mafia et la création d'un éventuel service spécialisé, le garde des Sceaux répond : "Tout cela est à l'étude et ça n'est pas encore une fois le sens de ma visite. Des choses seront faites. Nous en restons pas inertes. Ces phénomènes nous inquiètent. Nous faisons tout pur les combattre. Si vous prenez connaissance de ma circulaire de politique générale, vous verrez que e grand banditisme n'a pas été oublié par le ministère de la Justice." 

Concernant l'assassinat d'Yvan Colonna, dont Eric Dupond-Moretti avait été l'avocat, le ministre avait indiqué qu'il ne s'exprimerait pas sur le sujet : "Je ne peux pas y répondre parce qu'il y a un décret de déport qui m'interdit à raison du fait que j'ai été son avocat de vous répondre. Ce n'est pas plus compliqué que cela."

17h15 : En conclusion de son discours, le ministre "salue madame la première présidente" de la cour d'appel de Bastia qui sera installée ce vendredi : "Je suis très ému et très honoré d'être là demain pour votre installation. Je connais vos qualités. Je les connaissais quand j'étais avocat. Je les ai connues ensuite quand vous avez occupé d'autres fonctions. Je pense que c'est une grande chance pour la cour d'appel de Bastia de vous avoir à sa tête."

17h05 : "J'ai annoncé que j'entendais revaloriser les salaires des magistrats de 1000 euros en moyenne par mois, indique le gardes Sceaux. Le chiffre est important mais les magistrats n'avaient pas été revalorisés depuis 1996. Si on multiplie le nombre d'années qui nous sépare de 1996 au nombre de mois soit une multiplication par 12, on se rend compte que c'est une augmentation mensuelle de 3 euros. Jamais les magistrats n'avaient été revalorisés. Il était justice de le faire et il était justice que les magistrats de l'ordre judiciaire soient payés comme ceux de l'ordre administratif."

16h55 : Eric Dupond-Moretti revient sur les dégradations du Palais de justice  : "Bien sûr que vous avez eu peur et que ces attaque ne sont pas admissibles. Merci pour la réactivité qui été la vôtre alors que vous étiez totalement désarçonnés et déconcertés. Même si le temps a fait son oeuvre et que les peintres ont un peu masqué les cicatrices initiales, je veux à nouveau vous dire tout mon soutien. " 

16h45 : "J'ai toujours été très heureux de venir en Corse, déclare en préambule le garde des Sceaux face aux magistrats. Je crois que ce n'est un secret pour personne, et ça n'est pas une flagornerie de mauvaise facture, j'aime la Corse et j'aime les Corses. J'ai la faiblesse et la modestie de penser que je connais la Corse et les Corses. Aujourd'hui, je suis plus qu'heureux d'être ici."

16h40 : Éric Dupond-Moretti s'apprêtent à rencontrer et à échanger avec les magistrats. Dans la salle d'audience, on note la présence de Jean-Jacques Fagni, procureur général de Bastia, et de Hélène Davo, nouvelle première présidente de la cour d'appel de Bastia. Des élus sont également présents, notamment les deux députés de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli et Paul-André Colombani.

Juste avant que le garde des Sceaux ne prenne la parole, le président du tribunal, Alain Fouquet, évoque dans son discours les problèmes de sous-effectif au tribunal d'Ajaccio : 

"vous avez annoncé des recrutements que l'on espère voir en oeuvre au plus tôt. Pour que ces recrutements atteignent leur but et améliorent le service public de la Justice et pour que chaque agent puisse retrouver des conditions de travail qui lui permettent de faire face à ses missions, il faudra sur la durée, particulièrement pour ce tribunal, une gestion fine de la ressource humaine. Votre présence dans nos locaux dit votre sensibilité à l'ensemble de ces questions."

15h45 : Dans les couloirs, les magistrats attendent de croiser le ministre qui se trouve dans une salle à l'étage. "L'augmentation des salaires, c'est bien, mais à choisir, on préférerait des collègues en plus", glisse l'un d'eux qui pointe les problèmes d'effectifs au tribunal d'Ajaccio où il manquerait "19 greffiers sur 44".

15h10 : Accompagné du procureur de la République, Nicolas Septe, et du président du tribunal, Alain Fouquet, le garde des Sceaux fait le tour des dégâts causés après l'incendie du Palais de justice le 9 mars dernier, en marge des manifestations de soutien à Yvan Colonna.

Si des travaux ont été réalisés, le bâtiment n'est pas encore totalement opérationnel. En témoigne l'ascenseur qui n'est toujours pas en service. 

15h05 : À sa descente de voiture, le garde des Sceaux est accueilli par le maire de la ville, Stéphane Sbraggia. 

15h00 : après avoir atterri à l'aéroport de Campo dell'Oro, Éric Dupond-Moretti se rend au Tribunal judiciaire d'Ajaccio. Il doit y "rencontrer l’ensemble des acteurs et présenter son budget pour 2023 qui augmentera de 8% pour la 3ème année consécutive", précise le ministère de la Justice

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité