Dans un communiqué, le parti nationaliste déplore l'annonce du ministre de la Justice de ne pas s'exprimer sur l'assassinat d'Yvan Colonna, la situation de Petru Alessandri et Alain Ferrandi et la question des prisonniers politiques. Des points pourtant "essentiels" dans le cadre du cycle de réunions autour de l'avenir institutionnel de l'île ouvert entre élus insulaires et Gouvernement.
Le déplacement du ministre de la Justice en Corse est à peine entamé qu'il s'accompagne déjà de son lot de critiques. Parmi celles-ci, et la plus récente, celle du parti Femu a Corsica, qui estime cette visite "totalement incompréhensible".
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 22 septembre, François Martinetti, secrétaire national du parti, regrette la décision d'Eric Dupond-Moretti de ne pas s'exprimer "sur l'assassinat d'Yvan Colonna, sur la situation de Petru Alessandri et d'Alain Ferrandi, ni plus globalement sur la question des prisonniers politiques."
"Comment imaginer que le Garde des Sceaux, par ailleurs Ministre responsable de l'administration pénitentiaire, passe deux jours dans l'île sans aborder les questions dont nos élus ont, au cours des réunions entre le Gouvernement et la délégation de la Corse, insisté qu'elles étaient des éléments essentiels à la solution politique recherchée", s'interroge le communiqué.
A savoir "la justice et la vérité pour Yvan Colonna, en commençant par la mise en œuvre de la commission parlementaire" demandée par le groupe Libertés indépendants outre-mer et territoires "que le ministre doit valider" ; la libération conditionnelle d'Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri ; l'arrêt "des poursuites abusives contre des militants nationalistes", "la fin de l'inscription au Fijait des anciens prisonniers politiques", et la suppression des "amendes et dommages-intérêts à ces mêmes prisonniers", est-il détaillé.
"La volonté d'une solution politique globale"
"Pour créer la confiance indispensable à la réussite du processus de négociation engagé, le Gouvernement et l'Etat doivent faire un choix clair, univoque et constant : l'affirmation de la volonté d'une solution politique globale, et le courage politique de concrétiser cette volonté par des décisions fortes", insiste le parti.
Et de trancher : "c'est ce que nous faisons de notre part. Nous en attendons autant de Paris et de tous ses représentants."
Hier, Core in Fronte a également critiqué dans un communiqué la venue du ministre de la Justice en Corse. Une visite considérée par le mouvement indépendantiste comme "une énième provocation, d’une politique gouvernementale, qui n’a pour la Corse que condescendance et déconsidération."
Un déplacement sur deux jours
Le garde des Sceaux est sur l'île ce jeudi et vendredi. Premier arrêt, le tribunal d'Ajaccio puis le GIRTEC (Groupement d'Intérêt public pour la Reconstitution des Titres de propriétés En Corse).
Le ministre prendra ensuite la direction de Bastia, pour assister à l'audience solennelle de la cour d'appel de Bastia, vendredi, au cours de laquelle sera présentée la nouvelle Première présidente, Hélène Davo. Ancienne conseillère justice au sein du cabinet du président de la République, la nomination de cette dernière avait fait polémique.