"Justice et vérité" : des Marseillais dans la rue avant le procès de la rue d'Aubagne pour défendre un habitat digne

Des centaines de Marseillais ont défilé dans l'émotion ce dimanche 3 novembre pour réclamer "justice et un logement digne" avant le procès de la rue d'Aubagne.

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"Nous sommes tous des enfants de Marseille", scande au micro Kevin Vacher le sociologue et figure du Collectif du 5 novembre contre le mal logement. À quatre jours de l'ouverture du procès des effondrements de la rue d'Aubagne, des centaines de Marseillais l'ont rejoint dans la rue ce dimanche 2 novembre, formant un cortège porté par l'émotion.

Ils étaient 3.000 selon le collectif, 800 selon la police, venus demander "justice, vérité" pour les huit locataires disparus dans l'effondrement de leur immeuble le 5 novembre 2018, mais aussi pour réclamer des logements "pour tous". Un jeune homme tient une banderole peinte en lettres chatoyantes : "Marseille toujours métropole du mal logement". Selon lui, depuis ce drame de l'insalubrité, "rien n'a suffisamment avancé, il y a besoin que la nouvelle mairie fasse plus que l'ancienne et plus vite".

"La rue d'Aubagne, on n'oublie pas, on pardonne pas", entonnent les manifestants. 
En arrivant devant la "dent creuse" qui a laissé place aux immeubles effondrés, le cortège s'est arrêté pour une minute de silence. Les regards se sont embués autour de Liliana Lalonde, la mère de Julien, l'une des victimes, qui tenait fermement la photo de son fils en tête de cortège.

Un procès très attendu


Six ans après le drame, seize prévenus, des copropriétaires et un ex-adjoint du maire de l'époque, Jean-Claude Gaudin, seront jugés, mettant une nouvelle fois en débat l'indifférence et l'inaction face au fléau du logement indigne.

" Ce procès concerne les familles des victimes, les parties civiles et aussi tous
les Marseillais et les Marseillaises. C'est l'occasion pour nous de remettre la lumière sur l'habitat indigne, il y a encore tant de choses à faire", a confié Kevin Vacher, "les élus ont une responsabilité particulière dans cette situation. Ils ont fixé la colère des habitants à l'époque ", ajoute-t-il, espérant notamment une peine d'inéligibilité pour Julien Ruas, cet ex-adjoint toujours élu municipal, qui sera parmi les prévenus à l'ouverture du procès jeudi 7 novembre. 

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