"Notre histoire avec Jean-Claude Gaudin est différente" : la mort de l'ancien maire ravive des souvenirs amers rue d'Aubagne

Au cœur de Noailles, l'évocation de Jean-Claude Gaudin, mort ce lundi 20 mai à l'âge de 84 ans, réveille chez les habitants le choc de l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018. Beaucoup associent l'ancien maire au problème du mal logement à Marseille.

"Je lui ai écrit que Marseille ne l'oubliera pas". Sur le registre de l'hôtel de ville, des Marseillais défilent pour laisser quelques mots en hommage à Jean-Claude Gaudin, mort lundi 20 mai. Des souvenirs émus, heureux. A quelques rues du Vieux-Port, à Noailles, les souvenirs sont plus douloureux. Le 5 novembre 2018, deux immeubles insalubres s'effondrent dans la rue d'Aubagne causant la mort de sept personnes. La municipalité sera accusée d'avoir ignoré les alertes et des milliers de manifestants demanderont la démission du maire, Jean-Claude Gaudin à l'époque. 

"On est assez partagés"

"Dans le quartier, on est assez partagés. Certains peuvent lui en vouloir indirectement mais on reconnaît tous l'homme qui aimait Marseille et notre région", explique un habitant de Noailles.

Pour le collectif du 5 novembre, on peut faire le deuil de l'homme sans occulter le bilan de l'homme politique : "Aujourd'hui il y a plein de gens que la disparition de Jean-Claude Gaudin touche. Des gens qui l'ont connu et des élus. Il faut donc respecter le deuil et la dignité de ce moment pour eux et elles. Pour nous, notre histoire avec Jean-Claude Gaudin est différente", explique Kévin Vacher, membre du colllectif du 5 novembre. 

C'est une histoire douloureuse de 25 ans de politiques urbaines qui ont laissé faire les promoteurs et les marchands de sommeil, ce qui a conduit au drame de la rue d'Aubagne.

Kévin Vacher, membre du collectif du 5 novembre. 

à France 3 Provence-Alpes

Symbole du logement indigne à Marseille, le drame de la rue d'Aubagne sera au coeur d'un procès prévu à partir du 7 novembre.

"Ce n'est pas la pluie"

L'effondrement des deux immeubles de la rue d'Aubagne avait provoqué une vague de colère dans toute la ville. Une marche avait été organisé le 14 novembre 2018 et avait réuni plusieurs milliers de manifestants. Ils avaient adressés cris et sifflets à destination du maire et arboraient des pancartes à l'instar d'une photo de Jean-Claude Gaudin accompagné de l'inscription "Public Enemy". D'autres tendaient un drap sur lequel était écrit "Ce n'est pas la pluie" en réponse à une déclaration de l'ex-maire ayant évoqué la météo pluvieuses des jours précédant le drame pour justifier l'effondrement.

Après la catastrophe, le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) rend public le 21 novembre un rapport remis à Emmanuel Macron et à l'ex-Premier ministre Édouard Philippe au titre évocateur de "Marseille : de la crise du logement à la crise humanitaire".

Symbole du logement indigne à Marseille, le drame de la rue d'Aubagne sera au coeur d'un procès prévu à partir du 7 novembre 2024 avec quatre personnes morales et physiques renvoyées pour homicides involontaires et blessures involontaires dont Julien Ruas, alors adjoint au maire chargé de la prévention et de la gestion des risques durant le drame.

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