Municipales en Corse : à qui pourrait profiter l'abstention dans les urnes ?

Tous les indicateurs sont au rouge. Le coronavirus occupe tous les esprits, et les inquiétudes d'une éventuelle contamination dans les bureaux de vote, lieux de passages habituellement intensifs, sont réelles. Alors si l'abstention est forte, qui, parmi les candidats, en profitera ?

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"Voter est sans danger". 
Le mot d'ordre lancé par Philippe Castaner, le ministre de l'Intérieur, en milieu de semaine, était clair. 
Son but était avant tout de rassurer, et d'éviter que l'abstention lors de ce premier tour soit trop importante. 

Mais les déclarations du premier ministre, hier soir, ont changé la donne. 
Elles n'avaient rien de rassurant, à la veille du scrutin. 

Et si les inquiétudes étaient déjà présentes chez les électrices et les électeurs, elles atteignent désormais un pic. 
D'autant que Gilles Simeoni, de son côté, a lancé un appel pour annuler les élections. 
 

Sur les réseaux, les appels à ne pas aller voter sont innombrables.
   

C'est la première fois, depuis que l'on vote en France, que le scrutin se déroule au cours d'une épidémie. 
Et bien malin qui peut en mesurer les conséquences...

Des mesures exceptionnelles ont été mises en place pour encourager les électrices et les électeurs à se déplacer. 
 



L'electoravirus

La campagne a été totalement éclipsée par le coronavirus, dans les médias et dans les préoccupations du pays. 
Et l'annulation des meetings de cette dernière semaine n'a rien fait pour remettre le scrutin des municipales sous le feu des projecteurs. 

Selon une enquête Elabe pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, réalisée les 3 et 4 mars derniers, seuls 62 % des inscrits envisagent d'aller voter...

L'Ifop, de son côté, estime que 6 à 8 millions de Français pourraient ne pas se rendre dans les bureaux de vote.

 
 

Qu'en sera-t-il en Corse ?

Difficile d'imaginer que l'île, confrontée aux mêmes difficultés et aux mêmes questionnements, ne s'inscrive pas dans cette tendance. 
Les candidates et les candidats redoutent une forte abstention, qui pourrait faire bouger les lignes, et influencer le résultat. 
Sans parler des interrogations et des contestations qu'elle ne manquerait pas de susciter, après les résultats, chez les perdants...

D'autant que la population, ici, est très vieillissante, 1 personne sur trois a plus de 60 ans, et cette catégorie d'âge est celle qui est le plus exposée au coronavirus. 
Et qui est le plus concernée par les mesures de confinement. 
De quoi inquiéter certaines listes. 
Particulièrement à droite, une famille politique où l'électorat, traditionnellement, est plus âgé. 

 
 

Les prévisions restent des prévisions

Et pourtant.
Le sondage effectué par l'Ifop montre que la tendance est loin de suivre cette logique. 
Seuls 23 % des plus de 65 ans hésitent à aller voter à cause de l'épidémie, malgré leur vulnérabilité. 

Tandis que 40 % des 18-24 ans et 37 % des 25-34 ont répondu à l'enquête qu'ils n'iraient "probablement" ou "certainement" pas voter. 

Si l'abstention était plus élevée chez les plus jeunes, ce sont alors les listes marquées aux extrêmes, ou à la forte couleur écolo, qui pourraient être sanctionnées.
En Corse, les nationalistes, qui ont remporté leurs précédentes victoires portés en partie par un électorat jeune et nouvellement acquis, pourraient également en pâtir. 

 
 

Une abstention très forte est-elle vraiment à redouter ?

L'inquiétude est compréhensible, et la participation, sans nul doute, sera inférieure à celle du précédent scrutin, en mars 2014. 
En Corse, elle avait été de 78,33 %. 
Une participation élevée, qui ne doit pas masquer une réelle désaffection pour le scrutin au plan national depuis de nombreuses années

On a tendance à penser que les élections municipales sont les préférées des Françaises et des Français.
Mais en 2014, sur l'ensemble des 35.000 communes du territoire français, la participation faisait déjà grise mine. Le taux d'abstention avait déjà atteint un niveau record, de 36,43 % au premier tour, et de 38,3 % au second. ( bien supérieur à celui de la Corse, qui s'élevait à 21,67 %. Principalement en raison d'une campagne un pue particulière, très animée). 

 


Il serait donc illusoire de penser que le coronavirus est le seul adversaire de ces municipales. 
Le rejet du système politique en place gagne du terrain dans la population depuis plusieurs années, comme l'a démontrée l'apparition du mouvement des gilets jaunes, et la crise qui en a découlé.  
Sans surprise, cette désaffection pour la politique "traditionnelle" se traduit un peu plus dans les urnes lors de chaque scrutin. 

D'autant plus lors des élections intermédiaires, et donc des municipales, qui sont souvent le moyen de témoigner de son opposition au pouvoir en place, quel qu'il soit, et de le sanctionner....


  
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