Le syndicat Unité-SGP Police appelle l'ensemble des policiers au "service minimum". Il entend ainsi protester contre la mise en examen de quatre fonctionnaires marseillais, dont l'un a été placé en détention provisoire. Pour l'heure, on ne sait pas dans quelle mesure le mouvement est suivi sur l'île.
"Nous sommes très en colère."
Pierre Azéma, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police de Corse-du-Sud, est remonté. La mise en examen de quatre de ses collègues marseillais pour "violences en réunion", et, surtout, le placement de l'un d'eux en détention provisoire, ne passe pas.
Les quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) sont soupçonnés d’avoir roué de coups un jeune homme de 21 ans. Les faits se sont produits fin juillet, en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre lors d'un contrôle routier.
"Décision incompréhensible"
"Une fois de plus, des collègues font les frais d'une décision de justice incompréhensible, estime Pierre Azéma. Le policier incarcéré présentait toutes les garanties de représentation, les magistrats ont fait preuve d'un aveuglement total."
Le représentant syndical pointe un "deux poids, deux mesures" dans le traitement réservé aux policiers. "Nous voyons tous les jours, y compris en Corse, la remise en liberté de récidivistes dans le cadre de deals, de violences graves, d'agressions sexuelles, de délinquance routière. Nos collègues, eux, ont évité que la République ne tombe lors des émeutes", indique-t-il.
C'est donc pour manifester ce mécontentement que le syndicat SGP Unité Police a appelé vendredi 21 juillet tous les policiers de France à appliquer le "code 562", soit un "service minimum".
"Nous appelons l'ensemble de nos collègues de sécurité publique à cesser toutes activités d'initiative, contrôles routiers... Seuls les appels 17 relatifs à la mise en danger de la personne doivent être assurés", demande Pierre Azéma.
Mouvement suivi ?
Selon le syndicat, plusieurs équipages des BAC sud, nord et centre de Marseille ont répondu à l'appel, ainsi que d'autres unités de la ville. En Corse, on ne sait pas, pour l'heure, dans quelle mesure ce mouvement est suivi.
Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux s'est rendu à Marseille samedi 22 juillet pour rencontrer les effectifs des BAC. Une visite "non pas pour calmer les troupes, mais pour leur parler et les écouter", a précisé une source proche du dossier, citée par l'AFP.
Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP-FO Police chargé de la zone sud, a jugé sur France-Info que le dialogue a été "constructif". L’appel à la mobilisation est néanmoins maintenu.