Violences policières à Marseille : un policier de la Bac placé en détention provisoire

Un fonctionnaire de police a été incarcéré, trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire, en marge des émeutes suite à la mort de Nahel. Ils sont soupçonnés d'avoir passé à tabac et laissé pour mort Hedi, un jeune de 21 ans, dans le centre de Marseille.

Un policier de la BAC a été placé en détention provisoire cette nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet dans le centre pénitentiaire d'Aix-Luynes. Il est accusé d'avoir frappé un jeune homme à Marseille, en marge des émeutes à la suite de la mort de Nahel, tué à Nanterre par la police, dans la nuit du 1er juillet, a appris France 3 Provence-Alpes auprès du parquet ce matin. Trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Un policier placé en détention provisoire

Ces quatre membres des forces de l'ordre mis en examen sont soupçonnés d'avoir roué de coups un jeune homme de 21 ans, Hedi. Ils ont été mis en examen du "chef de violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours aggravée par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions", selon le parquet.

Les trois autres policiers placés sous contrôle judiciaire ont "interdiction d’entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes du dossier". Ils n'ont pas le droit non plus "d’exercer l’activité professionnelle de fonctionnaire de police".

L'avocat de la victime décrit une scène "extrêmement violente"

Contacté par France 3 Provence-Alpes, l'avocat d'Hedi, 21 ans, revient sur l'agression de son client. Le jeune homme a "reçu des coups-de-poing, de pieds, a la mâchoire cassée et l'œil gauche qui ne voit plus". "Ils l'ont laissé sans connaissance par terre", explique maître Preziosi, après avoir reçu "un tir de flash-ball dans la tête". Souffrant d'un traumatisme crânien, il est obligé de porter un casque. "Il est toujours dans l'incompréhension de ce qu'il s'est passé."

Une incompréhension pour la police

Pour Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police 13, "le placement en détention provisoire doit faire figure d'exception". "On ne demande pas à être mieux traités que les autres, mais on ne doit pas être traité en sous-citoyens", déclare-t-il auprès de France 3 Provence-Alpes.

Un ras-le-bol général dans les rangs de la police. "Ils disent que ce n'est plus possible d'être traités de cette manière, en prenant des risques pour rétablir l'ordre", rajoute Rudy Manna.

Hier soir, ils étaient une centaine de policiers à se rassembler devant l'hôtel de police de Marseille, en soutien à leurs collègues déférés. Alors que huit personnes au total avaient été placées en garde à vue, quatre d'entre eux ont fini par être relâchés.

Aucun rassemblement n'est prévu aujourd'hui. Mais selon le porte-parole du syndicat de police, "beaucoup de policiers vont consulter leur médecin pour arrêt-maladie, car ils sont en burn-out".

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