La chambre régionale des comptes, vient de boucler l'analyse de cinq ans de fonctionnement de l'office des transports, pendant la mandature de Paul Giacobbi. Elle révèle un office miné par les contentieux. Malgré une volonté affichée de tourner la page, ce ne sera pas aussi simple.
Ce mardi, les nouveaux membres du nouveau conseil d’administration de l’office des transports étaient presque tous présents. Présents mais pas forcément consciencieux. Un des dossiers les plus importants de l’ordre du jour, le rapport de la chambre régionale de comptes, certains l’avaient lu, d’autres non.
Que dit ce rapport ? D’abord que les résultats d’exploitation, se sont améliorés. En 2010 et 2016, les dépenses de délégation du service public du transport ont baissé de 30%. Dans un contexte de grande turbulence, le coût du transport maritime a même chuté de 114 à 72 millions d’euros.
L’office des transports a donc fait des économies, des reliquats sur la dotation de continuité territoriale, inexistant en début de période, ils ont atteint jusqu’à 15 millions d’euros en 2016. Un montant reversé au budget général de la CTC.
Pas de félicitations pour autant. Pour des dossiers allant de 200 000 à 10 millions d’euros, la chambre régionale relève, au contraire, des irrégularités lourdes.
Conflits non réglés
Ce mardi matin, au conseil d’administration, on veut tourner la page. « Ce rapport était sur une période de 2010 à 2016. Aujourd’hui, ça fait deux ans que l’office est en ordre de marche. Nous avons suivi toutes leurs recommandations. C’est en cours, c’est certes perfectible, nous nous y employons. Mais je crois que ce qu’il faut retenir aujourd’hui, c’est que c’est un office qui fonctionne particulièrement bien », indique Vanina Borromei, présidente de l'Office des Transports.
Pas sûr que cela soit aussi simple, d’autant que les contentieux avec la Corsica Ferries, notamment, ne sont pas épuisés. Et la chambre régionale des comptes souligne que quatre agents sur 13 sont en conflit social.
Quatre femmes depuis 2013, membres du conseil d’administration, les syndicats le rappellent. « Aujourd’hui, on attendait de la nouvelle majorité qu’elle fasse le nécessaire pour les rétablir, parce que c’est elles qui ont dénoncé cette gabegie. Elles sont dans une situation qui a empiré. Elles sont placardisées, elles n’ont plus accès au dossier, elles n’arrivent même plus à travailler. À la limite, on sous-entendrait même qu’elles pourraient être, elles aussi, à l’origine de cette situation. Alors que c’est tout le contraire », précise Maidé Nicolai secrétaire nationale du STC.
Des conflits non réglés qui se retrouveront aux prud’hommes et au tribunal des affaires sociales en avril et en mai prochain. Dans les budgets de l’office, les provisions pour contentieux et autres honoraires d’avocats n’ont cessé d’enfler ces dernières années.