Patrick Baudouin et André Paccou, responsables national et régional de la LDH, signent une tribune dans le quotidien du soir. Une nouvelle fois, ils dénoncent l'attitude de l'Etat, et appellent au respect strict de la loi.
"Il est temps d’en finir avec les malentendus qui depuis un demi-siècle alimentent des cycles de violence et de négociation non aboutie. Alors, le dialogue engagé se fondera sur une promesse première de la République, l’égalité devant la loi et en droits, permettant ainsi d’aborder dans des conditions apaisées la dimension politique de la question corse, et la place singulière de la Corse dans la République".
Respecter les règles
Alain Paccou, délégué de la LDH en Corse, et Patrick Baudouin, président de la LDH en France et président d'honneur de la Fédération Internationale pour les Droits Humains, n'ont pas fait mystère de leur sentiment face à l'annonce du rejet de la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri. Cette semaine, ils enfoncent le clou dans les colonnes du Monde.
Les deux hommes y signent une tribune libre, titrée "il est temps d’oser l’avenir pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, mais aussi pour la Corse". Ils y affirment que "le dialogue engagé entre la Corse et Paris ne pourra s’inscrire dans le temps que si et seulement si la justice cesse d’être confondue avec la loi du talion. Il suffit pour cela de respecter les règles pénitentiaires européennes auxquelles la France adhère, notamment celle qui « reconnaît que les détenus, condamnés ou non, retourneront un jour vivre dans la société libre et que la vie en prison doit être organisée de façon à tenir compte de ce fait".
Mais ce n'est pas tout. Patrick Baudouin et Alain Paccou y rappellent également que l'exigence de vérité exprimée dans la rue au printemps dernier en Corse n'a été que partiellement entendue, et que de nombreuses zones d'ombre existent encore dans le dossier de l'assassinat d'Yvan Colonna.
Tirer les leçons de l'Histoire
Pour la LDH, les relations entre "la Corse et la République" sont une fois de plus à un carrefour important, et le danger de manquer ce rendez-vous est chaque jour plus menaçant. Les deux hommes appellent à tirer les leçons du passé : "l’histoire récente entre la République et la Corse ne semble pas servir à la compréhension du présent. Depuis les événements d’Aléria en 1975, les relations entre les deux parties se sont inscrites dans des cycles de violence et de négociation au détriment d’un apaisement durable".