La Corse est la région la plus pauvre de France. Des chiffres récents publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques l’attestent. Une réunion de concertation s’est tenue entre la préfète de Corse et les représentants du monde associatif ce jeudi 10 janvier à Ajaccio.
En Corse, une bataille est à gagner, celle contre la précarité. Car l’île est la région la plus pauvre de France. Des chiffres et des données récents de l’Insee (institut national de la statistique et des études économiques) le confirment une nouvelle fois.
Ainsi, le taux de pauvreté s’élève à 18,5 % en Corse, soit une personne sur cinq. La moyenne nationale est de 14 %. Sur l’île, le salaire médian est de 19 247 euros, quand il atteint 20 566 euros sur le continent. Selon les estimations, 108 000 personnes subsistent avec un revenu fiscal inférieur à 1 300 euros par mois.
Côté chômage, le taux en Corse s’élevait, l'an dernier à 9,4 %, lorsque la moyenne nationale affichait, elle, 8,6 %. Sur l’île, plus d’un jeune sur quatre pointent à pôle emploi. Une explication possible : la proportion de personnes de plus de 15 ans non diplômées. Ils sont 35 % en Corse.
Les retraités ne sont pas épargnés. Plus de 20 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté et le minimum vieillesse concerne trois fois plus de personnes que sur le continent. L’île, malgré une démographie dynamique, n’est donc toujours pas sortie d’un certain marasme économique.
Concertation
Pour tenter d’en venir à bout, Emmanuel Macron a révélé, en septembre dernier, le lancement d’un plan de lutte contre la pauvreté à l’échelle nationale centré sur les jeunes et l’accès aux droits. Huit milliards d’euros ont été annoncés pour cette politique qui passera par des projets contractualisés avec les pouvoirs locaux.
C’est dans ce cadre que la préfète de Corse, Josiane Chevalier a reçu les représentants du monde associatif ce jeudi 10 janvier à Ajaccio pour une réunion de concertation.
Plus d’une soixantaine de personnes y ont participé, dont une partie en visioconférence depuis Bastia, car l’État veut donner la parole aux acteurs de terrain.
« Il faut un mode de réflexion totalement nouveau qui soit adapté à la complexité du problème, en faire un véritable problème politique et pas un problème d’association et d’assistantes sociales. Il faut s’occuper de la prévention et du curatif, et ça, c’est de la politique. On demande au politique d’orchestrer, de légitimer l’innovation, de permettre que se mettent les choses en place au niveau local où les meilleures solutions peuvent apparaître », estime François Pernin, président de la coordination interassociative de lutte contre l'exclusion.
Selon la préfète, l’essentiel de ce plan gouvernemental se jouerait dans les modes d’actions. « Il faut que l’on se saisisse de toutes ces propositions et que l’on voit comment mieux coordonner toutes les actions, qu’elles émanent de la sphère publique ou de la sphère privée ou associative. Il faut que l’on mette en synergie toutes ces actions », indique-t-elle.
Si la collectivité de Corse était absente lors de cette réunion, elle lancera une conférence sociale à partir de la semaine prochaine.