Prisonniers dits politiques : après l’envahissement de l’hémicycle, une résolution adoptée à l’unanimité à l’Assemblée de Corse

Ce jeudi 27 octobre, l’hémicycle de l’Assemblée de Corse a été investi par une centaine de personnes, membres de 11 organisations réclamant une résolution de l’institution sur le statut des prisonniers dits politiques. Après plusieurs heures de discussions, un document a été adopté à l’unanimité.

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Des applaudissements soutenus s’élèvent depuis la tribune réservée au public de l’hémicycle de l’Assemblée de Corse (ADC). Ce jeudi 27 octobre, les conseillers territoriaux ont adopté, à l’unanimité, une résolution relative au statut des prisonniers dits politiques. 

Le texte a été rédigé après plusieurs heures de discussions entre les élus et 11 organisations politiques et associatives. Dans la matinée, ces dernières ont envahi l’hémicycle. Elles réclamaient le vote d’une résolution en faveur des prisonniers dits politiques. L’événement a entraîné l’interruption de la session de l’ADC pour la journée.

Trois demandes

Dans le détail, le document précise que le conseil exécutif de Corse et l’Assemblée « considèrent que ce sont les maintiens en détention d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri qui sont, et peuvent être, générateurs d’un trouble à l’ordre public et non leur accès un régime de semi-liberté. Ils relèvent que cette motivation, uniquement fondée sur le trouble à l’ordre public ignore totalement les logiques de démocratie, de dialogue et d’apaisement qui prévalent en Corse depuis plusieurs années. »

L’institution affirme « qu’après plus de 23 années de détention, la libération de ces deux hommes est conforme au droit et à la justice, aspiration partagée par la société corse dans toutes ses composantes. ». Elle rappelle « que cette position, comme celle de l’exigence de vérité et de justice pour Yvan Colonna, a été exprimée à plusieurs reprises de façon solennelle et unanime tant par l’Assemblée de Corse et le Conseil exécutif de Corse, que par de très nombreux maires, parlementaires, élus, et organisations humanitaires, en Corse comme à l’extérieur de l’île. »

Cette résolution formule également trois demandes : « Des actes politiques forts, au plus haut niveau du Gouvernement et de l’Etat, prenant en compte l’ensemble de ces éléments, de façon à créer les conditions de la reprise du processus en cours ; que le processus de discussion engagé entre la Corse et l’Etat intègre cette problématique dans toutes ses dimensions (retour à la liberté, condamnations pécuniaires, Fijait, logique d’apaisement en direction des jeunes ayant participé aux manifestations du printemps dernier) ; qu’une réunion sur cette question, associant les associations de prisonniers et anciens prisonniers, leurs avocats, les élus de la Corse, et des représentants du Gouvernement soit organisée au plus vite, dès le mois de novembre 2022. »

La droite condamne l'intrusion

Malgré leur vote en faveur de la résolution de l'Assemblée de Corse, les conseillers territoriaux du groupe de droite Un soffiu novu ont condamné «l'intrusion dans l'hémicycle». Dans un communiqué, publié jeudi dans la soirée, ils écrivent : «Si nous partageons une partie des motivations, il n'est pas acceptable d'interrompre des travaux de l'Assemblée de Corse et d'en bousculer l'ordre du jour. [...] Nous renouvelons notre volonté de voir se poursuivre le processus de discussion engagé afin d'y évoquer cette question sensible ainsi que tous les sujets fondateurs de l'avenir de la Corse.»

Mercredi, la Cour de cassation a accédé à la demande de Pierre Alessandri. La plus haute juridiction judiciaire a cassé la décision de la cour d'appel de Paris. Une nouvelle audience d'appel aura lieu avec de nouveaux juges. Incarcéré dans ce dossier en mai 1999, Pierre Alessandri est conditionnable depuis mai 2017.

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