Procès de la cache d’armes à Ajaccio : des responsables nationalistes réagissent aux condamnations

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné des nationalistes corses à des peines allant de 3 à 10 ans de prison, vendredi, dans le dossier de la découverte d’une cache d’armes à Ajaccio en 2013. Des condamnations qui ont vivement fait réagir des politiques nationalistes.

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Des peines allant de trois à dix ans de prison. Vendredi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné des nationalistes corses dans l’affaire de la découverte d’une cache d’armes à Ajaccio en 2013. 

 
Depuis l’annonce du jugement, des politiques nationalistes réagissent à ces condamnations sur les réseaux sociaux. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, estime, sur Twitter, qu’elles « renvoient la Corse à la situation connue pendant des décennies : refus d’une solution politique et répression. Ce chemin conduit au conflit et à l’impasse. Il y a urgence à ce que Paris le comprenne. »
 


Une position partagée par le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, qui écrit notamment dans un communiqué : « Les condamnations prononcées à Paris contre quatre militants nationalistes corses sont au-delà de ce que la raison et le droit peuvent concevoir. Elles ne peuvent s’expliquer que par la volonté de mise au pas d’un peuple qui a pourtant exprimé par les urnes sa volonté de paix et de liberté. » 

   

« Irresponsable »


Le député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, considère que cette « lourde condamnation […] ne tient pas compte du contexte d’apaisement et contribue à réactiver les logiques de tension. Irresponsable. Pace. »
 
Un renvoi au « heures les plus sombres de notre histoire récente. Violence et répression s’inscrivent dans un cycle sans avenir », déclare Jean-Christophe Angelini, secrétaire national du PNC. 
 


Armes et explosifs


Le 5 décembre 2013 deux tirs de roquettes visent simultanément la gendarmerie de Montesoro, à Bastia, et la caserne Battesti, à Ajaccio. Au moment des faits, les attentats sont interprétés comme une riposte à des arrestations de militants nationalistes soupçonnés de deux « nuits bleues » – séries d’attentats nocturnes – contre des résidences secondaires en 2012. Mais ils ne sont ni revendiqués, ni signés. 

Durant l’enquête, des témoins disent avoir aperçu deux hommes circulant sur un scooter. Ils portent un tube entourés dans un drap blanc. Ils se dirigent vers les hauteurs d'Ajaccio. 15 jours plus tard, à la résidence « Panoramic », les enquêteurs découvrent, dans un garage, des scooters volés, des armes et des explosifs.

Le jugement du tribunal correctionnel de Paris intervient dans un contexte tendu en Corse, où une reprise d'attentats a eu lieu depuis le printemps 2019, visant principalement des résidences secondaires.

 
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