Procès de l'affaire Maxime Beux : pour la victime, "c'est une page judiciaire qui se tourne"

Le procès de l'affaire Maxime Beux s'est tenu du 3 au 7 octobre devant la cour d'assises de la Marne. Christophe Mercier, le policier accusé d'avoir éborgné le supporter bastiais, a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Une peine accueillie avec "satisfaction" mais sans "triomphalisme" par la partie civile.

"C'est une page judiciaire qui se tourne, et je pense vraiment que j'en avais besoin." Il est 21h passées de quelques minutes, ce vendredi 7 octobre, et Maxime Beux quitte enfin, après quatre jours de procès, la salle d'audience des assises de la Marne.

Après près de cinq heures de délibérés, la décision qu'il attendait depuis six ans et demi déjà est tombée : en condamnant Christophe Mercier à deux ans d'emprisonnement avec sursis - et une interdiction de port d'arme pour deux ans - pour violences volontaires avec une arme ayant entraîné une infirmité permanente, la cour d'assises de la Marne reconnaît Maxime Beux dans son statut de victime.

"Je voulais qu'on me rende justice"

Une satisfaction pour le jeune homme, qui a craint, un moment, le "scénario catastrophe" d'un acquittement du policier. "Je n'attendais pas grand chose au niveau du quantum de peine. Je voulais qu'on me rende justice, j'estime que ça a été fait. On peut débattre dans quelle mesure c'est le cas, mais j'estime que le pire a été évité", souffle-t-il.

Pour autant, Maxime Beux indique accueillir ce verdict "sans la moindre once de triomphalisme, ni dans mon discours, ni dans mes sentiments. Parce que ce soir, quand je vais rentrer, je vais enlever ma prothèse, je vais nettoyer mon œil. Et demain matin, je remettrai ma prothèse, et je ferai ça jusqu'à la fin de ma vie."

Du côté de ses conseils, sans commenter le quantum de peine, "ce n'est pas le rôle de la partie civile", glisse Me François Fabiani, on fait part d'une même réaction "partagée". "Monsieur Mercier risquait 15 ans de prison. Quand bien même il aurait pris 15 ans, le drame de Maxime Beux resterait le même. Aujourd'hui, poursuit le conseil, je me mets à la place de mon client. C'est une nouvelle épreuve qu'il a vécue. Mais cette audience est passée, sa qualité de victime a été reconnue, et c'est cela que nous allons retenir, à chaud."

Un procès qui aura parfois été compliqué pour la partie civile, qui admet des instants "pénibles à vivre", des souvenirs douloureux de cette nuit du 13 février 2016, au cours de laquelle il a perdu son œil gauche dans des violents heurts entre supporters bastiais et force de l'ordre en plein centre-ville de Reims, dans lesquels il a fallu se replonger.

Et l'impression, parfois, aussi, de voir les rôles du procès presque inversés, le sentiment d'être interrogé, notamment par les avocats de Christophe Mercier, "comme un accusé". "Après, tempère-t-il, je ne remets pas du tout en cause la manière de faire de l'avocat général ou de madame la présidente de la cour, je ne remets pas en cause la cour. Mais forcément, ma position est moins "observatrice" que d'autres."

La défense a dix jours pour faire appel

Par ce verdict, la cour d'assises de la Marne a choisi de suivre les réquisitions de l'avocat général, Matthieu Bourrette. Les avocats de la défense, qui plaidaient eux l'acquittement, n'ont pas souhaité faire de commentaires au sortir de l'audience. 

Ils confient néanmoins ne pas encore savoir, à cette heure, s'ils feront appel de cette décision. Ils disposent de dix jours pour le faire.

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