Le procès de l'affaire Maxime Beux s'est tenu du 3 au 7 octobre devant la cour d'assises de la Marne. Christophe Mercier, le policier accusé d'avoir éborgné le supporter bastiais, est condamné à deux ans de prison avec sursis, et à une interdiction de port d'arme pendant deux ans.
Après quatre jours de procès, et près de cinq heures de délibérés, la cour d'assises de la Marne a tranché ce vendredi 7 octobre : Christophe Mercier, 50 ans, est reconnu coupable de violences volontaires avec une arme ayant entraîné une infirmité permanente sur la personne de Maxime Beux, et condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis.
Une peine assortie à une interdiction de port d'arme pendant deux ans, ainsi que la confiscation des armes dont le policier est propriétaire.
La cour a estimé que sans ignorer le contexte dans lequel se sont tenus les événements, Christophe Mercier a fait usage de son arme de manière "non-nécessaire", et de façon disproportionnée. Le policier encourrait jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.
Par cette condamnation, la cour d'assises de la Marne a ainsi suivi les réquisitions de l'avocat général Matthieu Bourrette.
Les avocats de la partie civile avaient eux demandé une condamnation qui permettrait de "soulager la peine", "pour les six ans d'enfer" vécus par Maxime, quand la défense plaidait de son côté l'acquittement.
Le policier dispose de dix jours pour faire appel.
Dans cette affaire, Christophe Mercier a donc été reconnu coupable de la blessure subie par Maxime Beux, le 13 février 2016.
Ce jour-là, Maxime Beux, en compagnie d'autres supporters, fait le déplacement à Reims pour soutenir le SC Bastia, dans le cadre de la 26e journée de Ligue 1.
La rencontre se clôture sur une victoire 1-0 pour le SCB. Mais très vite, la soirée de célébrations dégénère. Des incidents entre forces de l'ordre et "Ultras" se déclarent dans le centre-ville rémois.
Des violents heurts qui se clôturent par l'interpellation et le placement en garde à vue de neuf supporters bastiais. Plusieurs sont blessés, dont un gravement : Maxime Beux, alors âgé de 22 ans, qui perd son œil gauche.
Six ans et demi après les faits, le jeune homme indiquait, à la veille de l'ouverture de ce procès, souhaiter être enfin reconnu dans son statut de victime aux yeux de la justice, et obtenir la condamnation du policier, afin de faire "le deuil plus facilement de ce qui s'est passé".