Ce dimanche matin, Cargese s'éveille sous bonne garde. Des gendarmes patrouillent en nombre dans le village, un cordon de sécurité est établi dès potron-minet autour des églises catholique et de rite byzantain, qui se dressent face à face dans le village.
Cet important dispositif d'hommes en armes inquiétent de nombreux cargesiens, en cette période trouble et fortement anxiogène. Pas un jour sans qu'une rumeur surgisse, largement amplifiée par les réseaux sociaux, et qui s'avère après vérification sans fondement.
Un coup de téléphone inquiétant
Samedi dans la soirée (hier) le prêtre de Cargese, ukrainien, a reçu un appel téléphonique qui l'inquiète, un homme au fort accent étranger lui demande l'heure de la messe du dimanche matin.
L'archimandrite prévient les autorités qui font le choix de prendre ce signalement au sérieux. Il y a tout juste cinq jours Jacques Hamel, le prêtre de Saint Etienne du Rouvray a été assassiné par deux djihadistes alors qu’il célébrait l’office dans son église.
A Cargese, le prêtre est appelé à ne pas dormir au presbytère, et un déploiement de forces de l'ordre est prévu et organisé pour ce dimanche à 10 heures, horaire de la messe.
Mauvaise compréhension
Ce matin, les enquêteurs remontent jusqu'à l'auteur de l'appel téléphonique de la veille. Il s'agit d'un homme, ressortissant polonais, qui réside à Patrimoniu.
L'homme entendait simplement s’enquérir de l'horaire de la messe de l'église de Cargese, seule église de l'île à célébrer l'office selon le rite bysantin, pour s'y rendre.
Difficile de conclure, sinon que la paranoia et la psychose font désormais partie de notre quotidien.