Baisser de rideau officiel pour les 18 supermarchés Casino de Corse. L'enseigne a laissé place à celle d'Auchan, le 1er octobre. Les 1.300 salariés du groupe Codim 2 sont assurés d'être maintenus. Retour sur l'histoire de Casino dans l'île.
Dans une quinzaine de jours, le rouge-gorge d’Auchan remplacera les enseignes rouges et blanches de Casino dans le paysage corse.
Ces dernières sont apparues dans l’île en 1993 par un contrat de franchise avec les quatre hypermarchés Unigros, propriété de la famille Devichi.
Deux ans plus tard, en 1995, la société Codim2 est créée. Casino France entre dans le capital à 50 %, ce sera 100 % en 2000. Exit les Devichi qui restent, entre autres, propriétaires des murs. Dans les mains de Casino, Codim2 devient vite le plus gros employeur privé de l'île, dotée d'une "riche" vie syndicale.
Nombreux conflits
Ainsi, le parcours sera marqué de très nombreux conflits où la CFDT, la CGT et le STC rivalisent : la convention collective de la grande distribution est une des pires. Les grèves dures, se succèdent, contre le temps partiel, pour les hausses de salaires et les primes.
La période n'est pas exempte de jeux bien plus troubles. En 2004, le Casino de Furiani est partiellement détruit. 10 ans plus tôt, celui de Propriano avait été, lui, totalement détruit. En 2008, la structure de Porto-Vecchio est endommagée, après des menaces, cette fois, du FLNC UC. En 2012, mini nuit bleue, FLNC, où d'autres enseignes comme Leclerc ou Décathlon sont également visées.
Et à la caisse ?
Si à la caisse, de manière générale, les prix sont toujours plus élevés en Corse que sur le continent, Casino est plus cher que les autres grands distributeurs. Un fait encore plus marquant avec, notamment, l’installation massive des Leclerc à partir de 2018.
En recoupant différentes sources sur les parts de marché, Codim2/Casino, avec 330 millions d’euros de chiffre d’affaires, se situait fin 2023 en deuxième position : entre 30 et 35 %. Une place que reprend désormais pour Auchan Retail France, le groupe Rocca, sept ans après ses premiers pas sur ce marché.
Le reportage de Florence Antomarchi et Florence Paoli :