La santé a été un très gros sujet de débat et d'actualité cette année, avec des conflits très durs afin de maintenir un service de qualité. En cause : les dépenses, les déficits, et en ombre portée les besoins des différents établissements de santé insulaires. Au final, certaines choses ont évolué.
Dès les mois de janvier et février 2017 les prémisses d’une année de conflits se dessinent. Tout d’abord la cour de comptes régionale relayée très vite en visioconférence par son homologue national dénonce en début d’année une situation qu’elle juge « dantesque ».
Il n’est qu’à voir les chiffres annoncés il y a 11 mois. Pour l’hôpital de Bastia, 27 millions d’euros de dettes cumulées et 40 millions d’euros de dettes financières. En cause notamment des hausses d’effectifs à Ajaccio comme à Bastia. Mais aussi un absentéisme jugé par les rapports comme « problématique ».
Le président de la Chambre régionale des comptes, Jacques Delmas, n’y va pas alors par quatre chemins même s’il laisse certaines portes ouvertes. « On constate qu’en cinq ans, on a augmenté de 200 personnes supplémentaires, on a accru les déficits et je n’ai pas le sentiment, quand j’écoute les gens que la situation se soit améliorée dans les deux hôpitaux. Donc je ne pense pas que ce soit l’injection massive de fonds publics et le recrutement important de personnels qui est la solution à la résorption de la situation actuelle des hôpitaux. Je pense qu’il y a d’autres mesures à prendre », indique-t-il.
Mi-figue mi-raisin
Immédiatement, certains directeurs d’établissements, comme l’hôpital de Bastia, affirment que l’État ne prend pas suffisamment en compte le financement des missions d’intérêt général, l’oubli de l’insularité ou la non rentabilité de certaines activités. Très vite, les syndicats montent au créneau, notamment quand l’hôpital d’Ajaccio est lui-même attaqué pour 93 millions d’euros de dettes cumulées sur cinq ans. Malgré des aides perçues importantes.
Et les conflits se multiplient. À Porto-Vecchio, à Sartène ou à Calvi, à Ajaccio le STC croise le fer avec l’agence régionale de Santé sur l’hôpital de Castelluccio. À Bastia, la ministre de la Santé est passée en août avec un discours mi-figue mi-raisin. « Comme tout hôpital celui-ci doit être rénové par tranche. Il y a un projet de six tranches de travaux qui sont programmés dans les années qui viennent pour rénover petit à petit ce qui doit être rénové », indiquait-elle alors.
Bluff ?
Ensuite, les grévistes bastiais qui s’imposent pour certains une grève de la faim s’impatientent et manifestent. « On est face à un mépris total de la part du ministère de la préfecture et de l’ARS. On va s’installer ici parce qu’ils nous ont laissé sous-entendre que c’était du bluff », expliquait Viviane Albertelli, déléguée CGT à l'hôpital de Bastia, en novembre dernier. « Ce qui est méprisable c’est l’attitude du gouvernement et notamment d’une ministre qui est médecin et qui laisse crever du personnel hospitalier qui réclame des moyens pour un hôpital digne de ce nom », estimait Josette Risterucci, secrétaire générale CGT à l'hôpital de Bastia, à la même période.
La mobilisation à la fin de l’automne aura en partie payée. L’ARS accorde 15 millions d’euros à l’hôpital de Bastia ce qui lui permettra de payer ses fournisseurs. L’hôpital de Castellucciu obtient 1,8 million d’euros pour le pôle de psycho-gériatrie et pour la réfection. Le STC libère alors les locaux de l’ARS. Mais ces annonces laissent des déçus et rien ne dit qu’en 2018, la situation sera plus apaisée.