Que prévoit le dispositif mis en place pour faire face à la précarité des étudiants ? Tour d'horizon des aides locales et nationales pour accompagner les jeunes contre la crise du Covid-19.
"Avec les confinements à répétition, le moral des étudiants est au plus bas", remarque Marc-Paul Luciani, directeur du CROUS de Corse. "C'est une flambée négative ! Il y a un accroissement de la précarité indéniable. En 2019, nous avions versé 140 000 euros d'aide d'urgence, nous sommes montés à 220.000 euros en 2020".
Les aides locales
Pour faire face à la crise, des dispositifs ont été mis en place par le CROUS de Corse. Une cellule de soutien a été créée, des séances de "phoning" sont consacrées aux étudiants tous les lundis, des jeunes référents rendent visite aux étudiants esseulés...
D'autres aides locales ont été mises en place par le CROUS de Corse et les universités :
- Distributions gracieuses de denrées fraiches (90 personnes concernées par semaine depuis mars 2020) ;
- Distributions gracieuses de plats cuisinés par la brigade de restauration (90 personnes concernées par semaine depuis mars 2020) ;
- Des bons alimentaires Casino de 40 euros par étudiant et par semaine pendant chaque confinement ;
- Des distributions gracieuses de masques et de gel aux entrées des deux restaurants universitaires du Crous.
"La conjonction de ces aides avec celles mises en place par le gouvernement permet de lutter contre la solitude et la précarité", explique Marc Paul Luciani.
Étudiants, vous rencontrez des difficultés économiques, sociales ou de santé ? La cellule de soutien aux étudiants est à votre écoute (du lundi au vendredi de 19 à 12h et de 13h30 à 17h30) :
— Université de Corse (@UnivCorse) March 9, 2021
? soutien-etudiants@univ-corse.fr | ? 04 20 20 22 57 pic.twitter.com/5RKPAsY9pM
Parmi les aides du gouvernement, figurent la mise en place du repas à 1 euro dans les restaurants et cafétérias des CROUS, le doublement du fonds des aides d'urgence CROUS, la création de plus de 20 000 emplois étudiants de tuteurs, le recrutement de psychologues et travailleurs sociaux, la lutte contre la précarité menstruelle, la rénovation énergique des bâtiments, le lancement de la plateforme "un jeune, une solution"...
Les emplois de tuteurs
Avec la fermeture des bars et restaurants, de nombreux jeunes ont perdu leur job étudiant, source de revenu indispensable. En Corse, une trentaine de places de tuteurs (des étudiants à partir de la 3e année) ont été créées. Pour éviter le décrochage scolaire et favoriser les échanges, ces étudiants auront pour mission d'accompagner des plus jeunes (des étudiants en première ou deuxième année).
À raison d'une dizaine d'heures de travail par semaine, les tuteurs devraient percevoir environ 300 euros par mois. Ils seront affiliés avec leurs "filleuls" en fonction de leur spécialité. En Corse, près de 1 500 étudiants sont susceptibles de profiter des aides d'un tuteur.
Étudiants en 1e ou 2e année de licence / DUT, vous souhaitez être accompagnés, conseillés, soutenus pour la poursuite de vos études ? Contactez le tuteur étudiant de votre composante !
— Université de Corse (@UnivCorse) February 3, 2021
▶️ Rdv sur le portail Studià pour les contacter : https://t.co/MBRBTYYfD1 pic.twitter.com/FFqagoLGUD
Les aides du CROUS
Le repas à un euro dans les restaurants et cafeteria du CROUS est déjà en place depuis fin janvier. Pour en profiter, il suffit d'activer son compte Izly.
De plus, un fonds des aides d'urgence CROUS a été doublé : "Le Gouvernement a donc simplifié les formalités d’accès aux aides d’urgence ponctuelles délivrées par les CROUS, avec jusqu’à 500 euros délivrés par le directeur général du Crous avec un contrôle a posteriori par la commission ad hoc", ajoute le ministère de l'Education nationale.
Un accompagnement psychologique
Avec la multiplication des cours à distance, l'isolement des jeunes s'est accru ces derniers mois. Pour rompre la solitude, des dispositifs de soutien psychologique sont proposés aux étudiants depuis février. Les étudiants peuvent bénéficier d'un accompagnement sans en avancer les frais via la plateforme santepsy.etudiants.fr.
"Les séances, qui peuvent aller jusqu’à 3 rencontres de 45 minutes, sont entièrement gratuites. En cas de besoin, le médecin pourra les renouveler", indique le gouvernement. Le choix du psychologue appartient également aux jeunes.
#Covid19 | Lancement du dispositif "Santé Psy Étudiants"
— Ministère Enseignementsup, Recherche, Innovation (@sup_recherche) March 10, 2021
Pendant la crise sanitaire, les étudiants peuvent bénéficier de séances gratuites avec un psychologue.
Plus d'infos sur le dispositif?https://t.co/MjVGYRx6qo
Accédez au site?https://t.co/8D3Qtlea5I https://t.co/Y3XugUIt2p
La lutte contre la précarité menstruelle
Lutter contre la précarité menstruelle est un combat de tous les jours. Cependant, avec la baisse du pouvoir d'achat des étudiants, le gouvernement a décidé de mettre en place des distributeurs de protections hygiéniques gratuites au sein des résidences universitaires et dans les services de santé.
À la rentrée de septembre 2021-2022, ces distributeurs seront déployés sur l'ensemble des campus universitaires. En Corse, la rectrice de l'académie, Julie Benetti, doit détailler les mesures pour la lutte contre la précarité menstruelle ce jeudi 25 mars.
"Un jeune, une solution"
Souvent mise en avant par le gouvernement, la plateforme "un jeune, une solution" cherche à créer des passerelles avec le monde du travail et les employeurs. Ainsi, le gouvernement a annoncé que 100 000 offres d'emploi sont disponibles sur la plateforme.
Vous avez entre 16 et 18 ans, sans école, ni formation, ni emploi ? Pour vous aider à trouver une solution, des professionnels vous écoutent et vous orientent : appelez le 0 800 122 500 #1jeune1solution #FranceRelance https://t.co/cfFQCWZCoL pic.twitter.com/mJ2mHNrCc1
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) March 3, 2021
"Pour tout jeune de moins de 26 ans recruté en CDI ou CDD de plus de trois mois entre le 1er août 2020 et le 31 mars 2021, le plan prévoit une compensation de charge de 4 000 euros. Il mobilise également une aide exceptionnelle de 5 000 euros pour l’embauche d’un alternant de moins de 18 ans et de 8 000 euros pour l’embauche d’un alternant de plus de 18 ans", indique concrètement le gouvernement.
Mais le plan veut regrouper d'autres solutions, comme "un service de mentorat". Pour redonner confiance aux jeunes, des conseils professionnels d'un mentor sont distillés aux étudiants volontaires sur le moyen-long terme, en leur consacrant une à deux heures par mois.
Plus d'informations sur le site gouvernement.fr. Des numéros ont également été ouverts pour accompagner les étudiants :
- Vous vous posez des questions sur votre avenir ? Vous avez besoin de conseils et d’informations ? Appelez le 0 801 010 808 du lundi au vendredi entre 8h et 17h (gratuit).
- Vous souffrez des conséquences de la Covid-19 ? Appelez le fil santé jeunes au 0 800 235 236, tous les jours de 9h à 23h (gratuit et anonyme).
- Vous rencontrez des difficultés pour savoir à quelle aide financière vous pouvez prétendre ? Appelez le 0 806 000 278, du lundi au vendredi, entre 9h et 17h (prix d’un appel local non surtaxé).