Territoriales 2021 en Corse : Ecologia Sulidaria répond au collectif A Maffia Nò A Vita Iè

La campagne des élections territoriales bat son plein et le sujet de la lutte contre le crime organisé fait son retour au premier plan. Alors que le collectif "A Maffia Nò a Vita Iè" interpelle les candidats, certains ont répondu aux questions posées. C'est le cas de la liste Ecologia Sulidaria. 

Depuis sa création en septembre 2019, le collectif  A Maffia Nò A Vita Iè entend jouer son rôle pour lutter contre "une emprise mafieuse d’une intensité jamais atteinte dans l'histoire [de la Corse]". Parmi les trois grandes directions du collectif, l'engagement des responsables politiques insulaires est jugé vital pour le devenir de la Corse.

Dans sa volonté d'interpeller les élus et les personnalités politiques, le collectif publie une lettre ouverture adressée aux dix candidats des élections territoriales 2021. La lettre a également été envoyée aux candidats et c'est la liste Ecologia Sulidaria qui répond publiquement en premier, par l'intermédiaire d'un communiqué de presse.

Ecologia Sulidaria reconnaît une  "mainmise quasi-complète de la mafia dans certains cas" 

À la première question, "êtes-vous prêts à reconnaître la situation mafieuse qui sévit dans l’île et à lutter sans faiblesse pour en réduire l’influence ?", la liste menée par Agnès Simonpietri reconnaît volontier la situation mafieuse, "une évidence perceptible à la fois au quotidien à travers les assassinats réguliers, les explosions récurrentes des outils de travail des entreprises, et sur les dossiers « lourds » que sont notamment les déchets et l’immobilier." Plus que cela, Ecologia Sulidaria dénonce une "mainmise quasi-complète dans certains cas, ou bien une porosité plus discrète mais tout aussi efficace".

Plus loin, concernant le projet de centre de stockage de déchets de Gjuncaghju, la liste écologiste se dit "pleinement" consciente de ce risque. "Son activité consacrée aux déchets amiantifères en bord du Tavignanu  constitue à la fois un danger pour la santé publique et un  exutoire pour les appétits mafieux qui gravitent dans le secteur du BTP (...) Nous nous associerons à toutes les actions juridiques encore possibles, et étudierons la possibilité de donner une « personnalité juridique » au fleuve lui-même" indique Ecologia Sulidaria.

Le parti décline une partie de son programme

Par le jeu du question-réponse Ecologia Sulidaria présente également quelques lignes de son programme. Le groupe politique juge ainsi "indispensable" la création d'un audit annuel (économique, financier, social, environnemental) des entreprises ou groupements d’entreprises concernés par les appel d'offres des marchés publics, ainsi que la connaissance et publication des bénéfices engrangés dans la partie subventionnée des activités et la part d’affectation en Corse. 

"Indispensable" également, la dotation d'outils numériques facilitant la contribution et le contrôle citoyen, gage d’une démocratie moderne, qui pourrait être ainsi renforcée par l’implication de la jeunesse pour la Collectivité de Corse. Ecologia Sulidaria explique aussi vouloir la transparence du patrimoine des élus et le développement de la participation citoyenne à la vie publique. Dans ce même soucis de transparence, le parti prône aussi l’exemplarité et la transparence de la commande publique.

Par ailleurs, Ecologia Sulidaria estime "urgent" le "chantier de la réorganisation de la collectivité de Corse, de ses agences et offices, de ses organismes « satellites » pour une plus grande efficacité, lisibilité et transparence".

Un débat le lundi 14 juin

Le lundi 14 juin, à 18h30, le collectif anti-mafia organise un débat au cours duquel il présentera et analysera les réponses que tous les candidats auront apporté au questionnaire. A Maffia Nò A Vita Iè précise que ce débat sera un débat politique car "il s’agira de jeter les bases d’un contrat entre candidats - « élus en devenir » - et citoyens, d’un contrat où les uns et les autres s’accordent à définir les repères fondamentaux de la prochaine mandature."

 

Les sept questions posées par Maffia Nò aux candidats

1- Êtes-vous prêts à reconnaître la situation mafieuse qui sévit dans l’île et à lutter sans faiblesse pour en réduire l’influence ?

2- Êtes-vous prêts à veiller à l’application de la loi nouvellement votée concernant la réutilisation sociale des biens confisqués ?

3- Êtes-vous prêts à encourager l’amélioration de la loi Perben qui vise à    la protection des repentis en France ? Elle    présente de l’avis même du président de la commission nationale de protection et de réinsertion, des lacunes incompréhensibles et doit progresser afin d‘être    efficace et opérationnelle.       

4- Êtes-vous prêts à veiller à ce que le périmètre du conglomérat qui contrôle aujourd’hui l’essentiel des leviers économiques de la Corse reste contraint, et que son activité, dès lors qu’il s’agit d’argent public, soit régulièrement auditée ?

5- Êtes-vous prêts à vous engager pour que les pouvoirs publics bloquent sans délai le projet de centre de stockage de déchets de Giuncaghju,?   Son activité consacrée aux déchets amiantifères en bord du Tavignanu    constitue à la fois un danger pour la santé publique et un    exutoire   pour les appétits mafieux    qui gravitent dans le secteur du BTP.

 6- Êtes-vous prêts, lorsque vous serez amenés à constater de graves irrégularités dans la gestion des offices et agences dont la CDC est directement responsable, ou des établissements publics auxquels elle accorde un large soutien financier, comme le PNRC ou les SDISS, à saisir la justice pénale ?

 7- Êtes-vous prêts à doter la CDC des outils numériques facilitant la contribution et le contrôle citoyens, gages d’une démocratie moderne, qui pourrait être ainsi renforcée par l’implication de la jeunesse ?

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