Les élections territoriales se dérouleront les 20 et 27 juin prochains. En Corse, 10 listes ont été enregistrées. Parmi elles, quatre sont nationalistes.
Les 20 et 27 juin prochains, les électeurs sont appelés aux urnes pour choisir les élus territoriaux qui siègeront à l'Assemblée de Corse.
Alors que la majorité est nationaliste depuis deux mandats, 10 listes se présentent à la prochaine échéance électorale dans l'île.
Échec de la coalition nationaliste Pè a Corsica
Suite à l'éclatement de la coalition nationaliste Pè a Corsica (regroupant les partis Femu a Corsica, Corsica Libera et le Partitu di a Nazione Corsa), la famille nationaliste part cette année en ordre dispersé. Tous présentent donc leur propre liste.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse sortant, propose une liste d'ouverture "Fà populu inseme". Présentée dimanche 16 mai, à Corte, elle regroupe certains de ses fidèles comme Marie-Antoinette Maupertuis, Bianca Fazi, Jean Biancucci, Lauda Guidicelli, conseillers exécutifs sortants, ou encore Hyacinthe Vanni, vice-président de l'Assemblée de Corse sortant et Jean-Félix Acquaviva, député de la 2nde circonscription de Haute-Corse.
Parmi les nouveaux visages, venus d'autres horizons politiques : Alex Vinciguerra, le président de la Cadec, la caisse de développement de la Corse, Angèle Bastiani, maire de l'Île-Rousse ou encore Gilles Giovannangeli, ancien maire de Lecci. Ce qui témoigne d'une volonté claire de rassemblement, au-delà de la famille nationaliste.
Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse sortant, part quant à lui à la tête de la liste du parti indépendantiste Corsica Libera, "Fà Nazione"composée en majorité de militants.
On y retrouve la conseillère exécutive sortante en charge de la culture, Josepha Giacometti, et le président de l'office du développement agricole et rural de la Corse : Josepha Giacometti et Lionel Mortini, ou encore Laura Poli, conseillère territoriale membre du groupe Corsica Libera à l'Assemblée de Corse et Petr'Antone Tomasi, président de ce même groupe. Un absent : François Sargentini, conseiller exécutif sortant, président de l'office de l'environnement
Le maire de Porto-Vecchio et secrétaire général du Partitu di a Nazione Corsa (PNC), Jean-Christophe Angelini, lui, propose avec "Avanzemu pè un populu corsu !" une liste rassemblant au-delà de la famille nationaliste.
Une surprise : la présence de Tony Poli en 7e position. Le président de la communauté de communes de Castagniccia-Casinca était jusqu'alors conseiller territorial membre du groupe "Andà per Dumane", présidé par Jean-Charles Orsucci à l'Assemblée de Corse et également candidat aux élections territoriales.
La liste du PNC regroupe la majorité des conseillers territoriaux sortants : Vanina Borromei, Xavier Luciani, Pierre Poli, Mattea Casalta, Julia Tiberi, Anne Tomasi, Jean-François Casalta, Joseph Pucci, Jeanne Stromboni, Paul Miniconi.
Dernière liste nationaliste à se présenter : "Da per noi". Menée par le chef de file du parti indépendantiste Core in Fronte, Paul-Felix Benedetti, elle est majoritairement composée de militants historiques comme Véronique Pietri, ancienne de la Ghjuventù Paolina, et le premier adjoint à la mairie de Patrimonio, Jean-Baptiste Arena.
"Da per noi" affiche elle aussi une surprise à la 5e position : Paul Quastana. Ancien de Corsica Nazione et ancien élu territorial, le militant s'était présenté aux élections législatives de 2012 pour le parti Corsica Libera puis s'était retiré de la scène politique, n'occupant plus qu'un siège au conseil municipal d'Albitreccia.
Une droite unie avec "Un Soffiu novu"
Face au bloc nationaliste, le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, se lance dans la course à la tête d'une liste de droite unie : "Un Soffiu Novu". Cette dernière rassemble les présidents des groupes "La Corse dans la République" et "Per l'Avvene" à l'assemblée de Corse : Valérie Bozzi et Jean-Martin Mondoloni.
Une union que le maire d'Ajaccio est également parvenu à insuffler jusqu'en Haute-Corse. En témoigne, notamment, à la présence d'Anne-Marie Natali en 62e position. Une position symbolique mais qui pèsera sans doute politiquement. Âgée de 85 ans, Anne-Marie Natali a entamé son septième mandat à la tête de la commune de Borgo, quatrième ville la plus peuplée de Corse, en juin dernier.
Jean-Charles Orsucci part avec une liste renouvelée
Déjà présent dans l'opposition à l'Assemblée de Corse avec le groupe "Andà per Dumane", Jean-Charles Orsucci présente une liste renouvelée et soutenue par La République en marche : "Corse, terre de progrès". Ainsi, sur les six élus que comptait son groupe, seule Marie-Hélène Padovani sera de cette liste. Elle se place en deuxième position.
Le maire de Bonifacio propose une liste où se croisent autonomistes de gauche, des marcheurs et des radicaux. Sont notamment présents plusieurs membres fondateurs du Parti Radical Social Liberal insulaire : Jean-François Paoli, Hélène Salge et Juliette Dominici.
?Jean-Charles Orsucci tête de liste « Corse, Terre de progrès » aux territoriales de juin prochain est l’invité du Corsica Sera à 19h #Politique pic.twitter.com/VD9uTQRJfv
— France 3 Corse (@FTViaStella) May 15, 2021
Si Jean Zucarelli ne fait pas partie des colistiers, le président de Gauche Républicaine Corse a apporté son soutien à "Corse, terre de progrès" dans un communiqué.
Une liste écologiste et une liste du Parti communiste
À gauche, deux listes ont présentés leur démarche. D'un côté Ecologia Sulidaria fruit de l'union de quatre mouvements de gauche et écologistes - Europe Ecologie Les Verts, Générations.S, Nouvelle Donne et Génération Ecologie – indépendante des partis nationalistes. Une première depuis deux décennies.
À sa tête : Agnès Simonpietri, seule femme tête de liste pour ces élections territoriales. Elle connaît bien les rangs de l'Assemblée de Corse : entre 2015 et 2017, lors de la première mandature nationaliste, elle a occupé les fonctions de présidente de l'Office de l'Environnement.
Encore plus gauche, Michel Stefani part à la tête de la liste du Parti Communiste Français (PCF) : "Campà Megliu in Corsica - Vivre Mieux en Corse". Cette année, le PCF part sans le concours de la France Insoumise.
Les communistes ne sont plus représentés dans l'hémicycle de l'Assemblée de Corse depuis 2017. Lors de ce scrutin, la liste Corse insoumise/PCF, menée par Jacques Casamarta, n'avait pas réussi à obtenir les 7 % minimum nécessaires pour se maintenir au second tour, avec seulement 5,68 % des voix.
Une liste soutenue par le Rassemblement National et une liste souverainiste
François Filoni, ancien adjoint de Laurent Marcangeli à la mairie d'Ajaccio, mène la liste"Les nôtres avant les autres", soutenue par le Rassemblement National. En 2015, le Front National avait réussi à obtenir quatre sièges de conseillers territoriaux dans un hémicycle où il n'avait plus siégé depuis 23 ans.
Enfin, le mouvement Forza Nova, qui se présente comme "souverainiste", a également déposé sa liste, "Corsica Fiera", menée par Jean-Antoine Giacomi. Une liste rassemblant des hommes et des femmes de plusieurs familles politiques comme : Pierre-Ange Martini des Républicains, ou Alexandra Maïnetti, ex-membre, comme Jean-Antoine Giacomi, du Rassemblement National.
Les résultats des élections territoriales de 2017
En 2017, avec 56.46 % des voix, la coalition nationaliste Pè a Corsica avait obtenu 41 sièges, la liste de droite régionaliste menée par Jean-Martin Mondoloni (18,29 % des voix) avait obtenu 10 sièges, Valérie Bozzi, à la tête d'une liste Les Républicains et Comité central bonapartiste (12.57 % des voix), avait gagné 6 sièges tout comme Jean-Charles Orsucci, à la tête d'une liste La République en marche (12.67 %).
Trois autres listes étaient aussi en course lors des dernières élections territoriales. Ne rassemblant pas 7 % des bulletins exprimés, elles n'étaient pas présentes au second tour : le mouvement indépendantiste Rinnovu (6,69 %), Le PCF/La France insoumise (5,68 %) et le Front National (3,28%).