L'administration pénitentaire aurait signifié à Christophe Guazzelli qu'il retrouvera les quartiers d'isolement à sa sortie d'hôpital, assure son avocate. Une annonce en contradiction avec celle tenue deux jours plus tôt au détenu corse, qui milite contre ses conditions d'emprisonnement.
"Je suis scandalisée". Deux jours seulement après l'annonce d'une première avancée, avec la mise en place d'une "discussion constructive" en vue de la levée de la mesure d'isolement pénitentiaire de Christophe Guazzelli, "l'administration pénitentiaire recule brutalement", déplore Me Christine D'Arrigo, conseil du détenu corse.
Alors que plusieurs membres de la direction s'étaient déplacés au chevet de Christophe Guazzelli - hospitalisé depuis le 16 juin dans une chambre de l’unité médicale des prisons, à Marseille -, et s'étaient accordés pour dire ses conditions de détention étaient injustes, rappelle l'avocate, "il nous a été signifié qu'il devra finalement retourner en quartier d'isolement".
En cause, assure Me Christine D'Arrigo : des "pressions qui "viennent d'en haut"", qui lui auraient été avouées ce dimanche 25 juin par des personnels de l'administration pénitentiaire. "Qui tire les ficelles dans l'ombre ? Qui décide aujourd’hui de ces conditions de détention exceptionnelles de Christophe Guazzelli, au mépris de l’administration pénitentiaire elle-même ?", interroge l'avocate.
"Pour moi, clairement, il y a une collusion, accuse-t-elle. Rien ne justifie cet acharnement contre mon client. Aucun autre détenu en France n'est soumis à ce régime-là. C'est indigne d'un Etat de droit."
Arrêt des soins
Christophe Guazzelli a d'ores et déjà arrêté les soins qu'il recevait au sein de l'unité hospitalisé. "Il n'a pas été surpris quand il a appris ce revirement de l'administration pénitentiaire. Il sait depuis toujours qu'il y a des pressions au plus haut niveau exercées dans son dossier."
Le détenu poursuit sa grève de la faim, et entamera demain son 21ème jour. "Il est très affaibli mais toujours aussi déterminé. Je rappelle qu'il ne demande pas une faveur, mais simplement d'être traité comme tous les autres détenus", conclut Me Christine D'Arrigo.
Mis en examen dans l'affaire du double assassinat de Bastia-Poretta
Pour rappel, Christophe Guazzelli a été condamné le 5 juin dernier par la cour d'appel des Bouches-du-Rhône à 10 ans de réclusion criminelle pour un trafic de stupéfiants. Une affaire pour laquelle il s'est pourvu en cassation. Le détenu corse est parallèlement mis en examen et placé en détention provisoire dans l'affaire du double assassinat de l'aéroport de Bastia-Poretta.
Incarcéré au centre pénitentiaire de Luynes pour ces mêmes dossiers, Richard Guazzelli a de son côté commencé une grève de la faim en soutien à son frère cadet le 13 juin.