L'avocate du détenu corse se réjouit d'un contact établi avec l'administration pénitentiaire. Christophe Guazzelli devrait prochainement se voir proposer une détention hors centrale et hors quartier d'isolement. Hospitalisé à Marseille, il poursuit en l'attente sa grève de la faim.
Pour Me Christine d'Arrigo, c'est un réel soulagement. Après "des années de silence" et de refus de la part des divers acteurs concernés, "je me réjouis aujourd'hui d'une discussion constructive qui s'est mise en place avec l'administration pénitentiaire, la direction interrégionale à Marseille, et le détenu Christophe Guazzelli", indique-t-elle.
Deux membres de la direction se sont ainsi déplacés hier, jeudi 22 juin, au chevet de son client, soigné à l'unité hospitalière sécurisée de Marseille, pour lui annoncer la levée de sa mesure d'isolement, détaille l'avocate. "Il aura quand même fallu près de trois semaines de grève de la faim et dix jours de grève de la soif pour en arriver là, souligne-t-elle, avec des conséquences qui pourront encore être irréversibles sur la santé de Christophe Guazzelli."
Si Me Christine D'Arrigo se félicite de cette avancée, "nous attendons tout de même le nouveau lieu d'affectation." Le détenu continue dans ce cadre sa grève de la faim, jusqu'à obtenir l'assurance de son transfert et sa sortie de l'isolement.
Un premier transfert refusé en maison centrale
Dans un premier temps, précise son conseil, l'administration pénitentiaire avait ainsi proposé "une situation là encore exceptionnelle à Christophe Guazzelli, en le transférant dans une maison centrale. C'était évidemment inacceptable. Cela aurait été inédit : le premier détenu en France actuellement sans mandat de dépôt et non-condamné, à bénéficier d'un régime carcéral tout à fait exceptionnel, destiné aux très lourdes peines et aux gens condamnés à perpétuité en maison centrale. Nous avons évidemment refusé."
Si Christophe Guazzelli reste "déterminé", son état de santé, lui, continue d'être préoccupant, indique Me Christine D'Arrigo. "Il demeure hospitalisé dans un état grave."
Richard Guazzelli poursuit également sa grève de la faim
Pour rappel, Christophe Guazzelli a été condamné le 5 juin dernier par la cour d'appel des Bouches-du-Rhône à 10 ans de réclusion criminelle pour un trafic de stupéfiants. Une affaire pour laquelle il s'est pourvu en cassation, précise son avocate. Le détenu corse est parallèlement mis en examen et placé en détention provisoire dans l'affaire du double assassinat de l'aéroport de Bastia-Poretta.
Incarcéré au centre pénitentiaire de Luynes pour ces mêmes dossiers, Richard Guazzelli a de son côté commencé une grève de la faim le 13 juin, qu'il entend poursuivre jusqu'à avoir l'assurance de la sortie du quartier d'isolement de son frère cadet.