"Une faute politique" : le groupe Liot déplore de ne pas avoir été invité à "l'initiative d'ampleur" voulue par Emmanuel Macron

Le groupe Liot a déploré le fait de ne pas avoir été associé au cycle de discussions avec les oppositions lancé par le président de la République. Une "faute politique" pour Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse et membre du groupe.

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Une "faute politique". C’est ainsi que Jean-Félix Acquaviva qualifie la mise à l’écart du groupe Liot, dont il fait partie, de "l'initiative politique d'ampleur" lancée par le président de la République Emmanuel Macron.

"Un groupe parlementaire constitué n’est pas reçu alors qu’on parle d'opérer un rassemblement. Du point de vue des institutions, c’est curieux. Si on se réfère à la représentation des forces politiques, on compte au moins 5 députés bien ancrés dans le parti "Régions et Peuples Solidaires" (RPS), et même plus si on compte les députés affiliés, une dizaine", dénombre le député de Haute-Corse.

Réunion le 30 août à Saint-Denis

Pour rappel, le chef de l'Etat, dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point publié la semaine dernière, avait annoncé vouloir réunir "toutes les forces politiques représentées" au Parlement. Les chefs de partis ont été conviés ce mercredi 30 août à Saint-Denis afin de bâtir "ensemble" des textes législatifs et d'ouvrir la voie, "le cas échéant", à des référendums.

"Après avoir déclaré ne pas vouloir inviter le RN et LFI, puis changé d'avis, le Président de la République a fait le choix de ne pas convier le groupe Liot pourtant composé de 21 députés des mouvements RPS, UDI, Nouveau Centre et Utiles à son après-midi de travail en commun prévue le 30 août", dénonce le groupe dans un communiqué.

"Ostracisme"

"Alors que cette réunion doit évoquer des textes législatifs bâtis ensemble au Parlement ou par la voie référendaire, le fait de ne pas convier les groupes parlementaires est un mauvais signal. Il affaiblit, une fois encore, le rôle du Parlement et va à l'encontre des objectifs fixés par le Président lui-même, de dépassement des clivages et des blocages", poursuit le groupe.

"Le groupe Liot est, depuis sa constitution, un groupe d'opposition et de propositions. (...) Aussi, nous regrettons cet ostracisme qui apparaît comme une mesure de rétorsion à notre opposition à la réforme des retraites et au dépôt d'une motion de censure, en mars dernier", conclut le groupe Liot.

Courrier au président de la République

Dans une communication publiée le 30 août sur les réseaux sociaux, le groupe Liot rend public un courrier adressé au président de la République. 

Regrettant une fois encore de ne pas avoir été convié à la réunion de concertation, le président du groupe Bertrand Pancher esquisse des pistes de réflexion pour faire face à "la grave crise démocratique que nous vivons".

Parmi elles, "un choc de décentralisation", "un renforcement des prérogatives du Parlement" ou encore "une vaste réforme constitutionnelle".

Darmanin aux journées parlementaires du groupe

Cette mise à l'écart peut-elle avoir des conséquences sur les relations entre Paris et la Corse ? "À ce stade, il est beaucoup trop tôt pour le dire, répond le député de Haute-Corse. Même si nous ne sommes pas satisfaits de cet épisode, nous allons attendre le retour du gouvernement sur ses intentions réelles concernant la réforme constitutionnelle et la place de la Corse dans celle-ci".

Quelques jours après ce rendez-vous manqué du 30 août, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se rendra pour sa part aux journées parlementaires du groupe Liot, selon les informations du Parisien. Elles se tiendront du 4 au 7 septembre en Guadeloupe, et le ministre devrait intervenir le 5.

"C’est une preuve d’intérêt pour le groupe et une preuve d’intérêt politique, commente Jean-Félix Acquaviva. Est-ce un jeu propre au ministre au vu du contexte politique actuel ? En tout cas, c’est un membre du gouvernement, et nous aborderons lors de ces réunions un certain nombre de sujets dont la Corse, et ce n’est pas neutre."

Opposition

Pour rappel, le groupe Liot est le plus petit des dix groupes politiques à l'Assemblée nationale. Il rassemble des élus centristes, d'Outre-mer, des nationalistes corses et des dissidents PS.

Alors qu'Emmanuel Macron avait cité Liot comme possible partenaire pour une "alliance" sur certains textes lors d'une interview télévisée à l'automne, le groupe a été en pointe dans l'opposition à la réforme des retraites. Il n'a manqué que neuf voix en mars pour l'adoption de la motion de censure "transpartisane" pour faire chuter le gouvernement d'Elisabeth Borne.

Avec AFP.

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