La maison de vente aux enchères De Baecque et associés a annoncé, jeudi 6 avril, sa décision de conserver l'œuvre "à titre de séquestre". Elle avait été retirée de la vente aux enchères où elle était inscrite vendredi dernier.
Nouvel épisode dans l'affaire de la Madone de Brando. La maison de vente aux enchères De Baecque et associés a annoncé sa décision de conserver l'oeuvre "à titre de séquestre".
L'annonce a été faite dans un communiqué de presse transmis, ce jeudi 6 avril, à la rédaction de Corse-Matin.
Retrait de la vente
Vendredi 31 mars, le ministère de la Culture avait décidé de retirer le tableau du catalogue de la vente aux enchères où il était inscrit.
Le ministère considère, en effet, que la vente de l’œuvre entre le curé du village et son acquéreur, il y a 184 ans, est illicite. L'œuvre appartiendrait au domaine public de la commune, et serait donc imprescriptible et inaliénable.
Cette position est aussi celle soutenue par la Collectivité de Corse, et notamment la conseillère exécutive en charge notamment de la culture, Antonia Luciani. Une délégation avait, d'ailleurs, fait le déplacement à Paris, afin de restituer l'œuvre à la Corse.
"C'est un peu scandaleux car l'État et la commune agissent au dernier moment et de manière très brutale pour empêcher la vente. Ils n'ont pas pris contact avec nous alors qu'on aurait pu expliquer nos raisons puisque la présentation en vente n'a pas été faite par hasard. On a eu accès aux archives de Corse, il y a un dossier très détaillé donc tout est connu sur la vente de ce tableau. Pour nous, d'après les archives, ce tableau appartient à la fabrique parce qu'il vient du couvent Saint-François et la fabrique le met dans l'église pour le protéger et il ne passe pas pour autant dans le domaine public", estime Etienne de Baecque, commissaire-priseur.
Imbroglio juridique
Il considère ainsi que l'œuvre entre dans les biens privés de la commune, et peut donc être vendue. Toujours selon les informations de Corse-Matin, la maison de vente aux enchères De Baecque et associés s'oppose donc à la demande de restitution de l'œuvre qui lui a été faite et assure que "dans le cas contraire la décision sera contestée en justice et la responsabilité de l'État comme de la commune seront mises en cause."
En dépis de leurs divergences, les deux parties n'excluent pas une négociation à l'amiable.