Vente de médicaments à l'unité : "Ce serait utile pour tout le monde, on remplirait moins nos pharmacies à la maison et on ne jetterait pas"

Le gouvernement veut instaurer l'obligation de la vente à l'unité de certaines références d'antibiotiques. Objectif : pallier le manque de stock. En cas de tension, seul le nombre d'antibiotiques prescrit par le médecin sera distribué au patient.

Vendre à l’unité pour contrer la pénurie.

À Ajaccio, la pharmacie d'Emmanuelle Rossi s’est déjà retrouvée dans l’obligation de vendre la juste dose de certains antibiotiques en cas de rupture de stock.

À l’approche des maladies de l’hiver, le gouvernement veut rendre obligatoire cette pratique afin d’éviter le gaspillage et de mieux gérer les stocks sous tensions.

Les patients accueillent la nouvelle plutôt positivement. "Ce serait utile pour tout le monde, on remplirait moins nos pharmacies à la maison et au moins, on ne jetterait pas", explique une cliente.

"Je pense que c'est applicable si les labos jouent le jeu"

Emmanuelle Rossi, docteure en pharmacie

Selon Emmanuelle Rossi, docteure en pharmacie, malgré quelques réticences au début, la mesure semble appropriée à condition que les laboratoires pharmaceutiques adaptent le conditionnement de leurs produits.

"Je pense que c'est applicable si les labos jouent le jeu et qu’ils nous font des blisters un peu plus adaptés. Certains blisters sont bien, on peut les découper, et d'autres obligés de le faire avec les ciseaux, donc on doit faire attention que le comprimé ne soit pas exposé à l'air. Si les numéros de lots, sont bien répertoriés par comprimé, tout ça devrait bien aller", indique-t-elle.

3 000 molécules en rupture de stock

Depuis la crise du covid et l’augmentation des épidémies hivernales, le manque d’approvisionnement s’accentue. En tout, 3 000 molécules sont signalées fréquemment en rupture de stock par les pharmacies.

Pour le docteur Augustin Vallet, cette décision est bénéfique mais elle devra être accompagnée d’un véritable travail de fond pour limiter ce risque au long terme.

"On l'a constaté au quotidien, pas seulement sur les antibiotiques, sur plein d'autres choses, les vaccins contre le tétanos, par exemple. Il y a beaucoup de vaccins qui sont en rupture fabricant. Toutes les chaînes d'approvisionnement sont sous tension et il faudra vraiment réfléchir à une relocalisation des chaînes de production et à un véritable effort sur l'approvisionnement", estime-t-il.

Une problématique qui inquiète, en plus de cette mesure le gouvernement souhaite développer des tests de dépistage en pharmacie afin de déterminer selon la pathologie, s’il est utile de dispenser des antibiotiques au patient concerné.

Retrouvez le reportage de Lionel Luciani, Stéphane Poli et Yann Benard :

durée de la vidéo : 00h01mn55s
Intervenants : Emmanuelle Rossi, Docteure en pharmacie ; docteur Augustin Vallet ©L. LUCIANI - S. POLI - Y. BENARD / FTV

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