Elle était à l'arrêt depuis 2018, mais pourrait reprendre vie d'ici peu. Un projet de reprise de la carrière de Brando est actuellement à l'instruction. C'est le groupe Brandizi qui pourrait avoir l'exploitation de ce lieu mythique qui fait partie du patrimoine de la commune.
L’emblématique pierre de Brando pourrait-elle retrouver sa place sur les chantiers insulaires ? L’activité s’est arrêtée en 2018. Mais le groupe Brandizi veut tenter de faire revivre cette carrière.
"Nous on est carrier de pères en fils. C’est un projet qui nous tenait à cœur parce que c’est une carrière qui est emblématique, qui a une valeur historique qui est forte et surtout qui propose un produit dont on manque en Corse. Par exemple, quand on veut refaire des ports, on fait venir des blocs d’enrochement d’Italie. Ce sont des bateaux qui polluent énormément et tout ça coûte très cher aux collectivités. Et nous, quand on a besoin de faire ce type de travaux, ce sont des budgets qui sont colossaux alors qu’on a ça sur place. Et tout l’enjeu est là”, soutient Hugo Brandizi, porteur de projet et gérant de la “société de construction du Cap”.
“Il y a plus de 400.000 euros d’impayés”
La commune propriétaire du site a émis des conditions quant à la reprise de l’exploitation. En premier lieu, régler les loyers impayés de l’ancien gestionnaire. Le groupe Brandizi a racheté la société qui exploitait le site auparavant et s’est engagé à payer les dettes antérieures.
Le contrat prévoit aussi un loyer de 60.000 euros par an et 1 % du chiffre d’affaires, un revenu non-négligeable pour la commune. “Il y a eu une promesse de bail avec des conditions suspensives. Et dans les conditions suspensives, nous avons exigé le paiement de la dette, de plus de 400.000 euros ce qui représente huit ans d’impayés sur les dernières années avec l’ancienne municipalité. Au niveau de la mairie, on va mettre en place un comité de suivi, un groupe qui sera composé d’élus de la municipalité, un élu de l’opposition et des personnes de la société civile. Mais les services de la DREAL le font déjà”, explique Patrick Sanguinetti, maire de Brando.
Pour l’heure, le projet doit franchir la dernière étape de l’enquête publique. Elle recueillera les observations en faveur ou non de cette exploitation. Au niveau environnemental, pour l'instant, plusieurs études ont été menées par le porteur de projet et par les services de l’État.
En fonctionnement depuis le 19e siècle
Ils imposent plusieurs travaux de reboisement d’anciennes parties du site d’extraction et de mises aux normes pour limiter les nuisances.
“Je pense qu’aujourd’hui on ne peut plus exploiter en créant des nuisances autour. On a déjà une carrière sur la plaine et on est constamment contrôlé, surveillé, et c’est normal, c’est normé. Sur les poussières, il y a deux semaines, tous nos collaborateurs avaient des appareils pour mesurer les émissions de poussières. On est également surveillé sur les consommations d’eau et sur le bruit, on a des seuils à ne pas dépasser. L’activité est extrêmement encadrée par l’État. Il faut réussir à travailler ensemble et trouver des solutions pour avoir le moins de nuisances possibles pour les habitants du Cap et des alentours et également de pouvoir travailler et faire vivre l’économie”, détaille Hugo Brandizi.
“E petre scritte” a fonctionné dès le 19e siècle. La carrière fait partie du patrimoine de la commune. L’enquête publique se terminera le 7 mai prochain. Ses conclusions pourraient être connues dans les semaines suivantes, mais l’autorisation d’exploiter ou non le site appartiendra in fine aux services de l’État.