Violences conjugales : voyage au bout de l'enfer

Le seuil des 100 féminicides a d'ores et déjà été franchi en 2019 en France. En 10 ans, 8 féminicides ont été commis en Corse. A l'occasion du Grenelle des violences conjugales, qui se tient aujourd'hui, retour sur un fléau trop longtemps ignoré. 

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Cruelle réalité de voir un homicide conjugal présenté encore ainsi de nos jours : drame de la jalousie, de la rupture, coup de folie, dépit amoureux, différend familial ou encore crime passionnel, quand il s'agit de relater le meurtre d'une femme par son conjoint ou ex-conjoint.

L'énormité des chiffres devrait pourtant provoquer un électrochoc ! 43 600 femmes et jeunes filles tuées en 2012 dans le monde entier par un compagnon ou ex-compagnon

En France, plus d'une centaine de féminicides sont comptabilisés chaque année. 100, c'est le chiffre qui a d'ores et déjà été atteint samedi 30 août dernier.
A Cagnes Sur Mer
Quand Salomé, 21 ans, tuée en pleine rue par son compagnon et abandonnée au fond d'une impasse.

Et hier, une dame âgée de 92 ans a été rouée de coups à mort, à coups de poing et de canne, à Réalmont, près de Toulouse. 

Son époux, âgé de 94 ans, a été placé en garde à vue, puis hospitalisé d'office en psychiatrie. 
Si cette hypothèse se confirme, ce sera le 101ème féminicide de l'année. 

120 femmes meurent, chaque jour, dans le monde, tuées par un proche

Les modes opératoires se répètent : frappée à mort, étranglée, tuée par balle, à coups de couteau, à coups de pierre, aspergée d'essence, jetée d'un pont, sous un train : certains modes opératoires dépassent l'imaginable.

À rajouter dans le décompte des victimes : les enfants. 
En 2015, 36 ont été tués en même temps que leur mère. Des proches, également, autres victimes collatérales, meurent chaque année. 

Dans ce voyage au bout de l'enfer, ne sont pas comptabilisées les femmes qui se suicident, pendant ou après les maltraitances, un chiffre bien difficile à évaluer.
Les violences conjugales : une vallée des larmes où celles qui ont réussi à sauver leur peau, arrivent quelques fois à mettre des mots
 

Des mots aussi pour expliquer la descente aux enfers, l'emprise, tout doucement qui s'installe, qui concerne tous les âges, tous les milieux, à la ville comme à la campagne.
 


S'il s'agit de combattre les stéréotypes où le masculin règne encore en maître, l'urgence de l'égalité homme-femme, seul élément de nature à remettre de l'ordre dans ce chaos, est, hélas, toujours en souffrance.

Sortir de l'indifférence générale

Des lois existent, pourtant. 
Mais à quand la protection judiciaire et policière immédiate, dès lors qu'une femme vient déposer plainte ou une main courante ?

Franchir les portes d'un commissariat représente déjà une telle victoire ! 
Encore faut-il être accompagnée, soutenue, protégée, sachant que c'est à ce moment-là, très précisément, quand la rupture se profile, que la femme court le plus grand danger : la mort, donneé par celui qui est en train de voir sa proie lui échapper.

En Corse, la mort de Julie Douib, le 3 mars dernier, à l'Île-Rousse, tuée par balles par le père de ses enfants, quelques jours avant la journée internationale des droits de la femme, a particulièrement frappé les esprits, bien au-delà de l'île.

Venant après d'autres féminicides, huit, en Corse, en dix ans, selon les chiffres officiels, de nouvelles voix s'élèvent. D'hommes, notamment, avec leur pouvoir d'élu pour certains, décidés à faire bouger les lignes.
 

Sortir de l'indifférence générale, pour tout un chacun, c'est peut-être se mêler quelques fois de ce qui ne nous regarde pas, des « affaires de couple », comme on dit. Quand il est trop tard, les proches ne s'en remettent pas.
 

Savannah, Johanna, Patricia, Rosette, Beata, Kadijah, Jennifer, Julie, sont les prénoms des huit femmes tuées par leurs compagnons, en Corse, ces dix dernières années.


 
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