“Vos emplois ne sont pas menacés”, assure le préfet de Corse aux grévistes des ports et aéroports de l’île

Ce jeudi 3 octobre, un mouvement de grève touche l’ensemble des ports et aéroports de Corse en réaction à la remise en cause, par l’État, de la création d’un syndicat mixte ouvert pour la gestion des ports et aéroports de l’île. Le préfet de région répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

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Ce jeudi 3 octobre, une grève des salariés de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse paralyse l’ensemble des ports et aéroports de l’île. 

Un mouvement spontané des syndicats de la CCI qui protestent contre la remise en cause, par l’État, de la création d’un syndicat mixte ouvert. 

Amaury de Saint-Quentin, préfet de Corse, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella :

 

On a entendu la colère du président du conseil exécutif lors de l’assemblée générale exceptionnelle de la chambre de commerce et d’industrie de Corse à l’égard de la position de l’État, si tant est qu’il y en ait une, au sujet d’un syndicat mixte ouvert entre la CCI et la collectivité de Corse. Quelle est la position de l’État à l’égard de ce SMO ?  

Il n’y a aucune difficulté de la part de l’État à ce que ce SMO (Syndicat mixte ouvert) soit mis en place pour gérer ces ports et aéroports. Simplement, et ça a été l’objet de l’intervention du secrétaire général pour les affaires de Corse ce matin, dans les statuts du SMO mis en place, il est prévu non pas une gestion directe des ports et des aéroports par le SMO, mais une subdélégation à la chambre de commerce et d’industrie.  

Ce que nous avons dit, c’est : “Faites attention, il y a potentiellement un risque juridique.” Ce qu’il faudrait faire, c’est un SMO, comme prévu initialement CCI, Collectivité de Corse, gestion directe des aéroports et des ports de Corse en reprenant les effectifs de la CCI qui aujourd’hui gèrent les ports et aéroports et en les passant dans le cadre des effectifs du SMO.  

Il n’y a aucune opposition. C’est simplement notre devoir d’alerte et d’information que nous avons quand des acteurs du territoire prennent des décisions à forts enjeux qui ont des dimensions juridiques fortes. Et puis aussi, nous services de l’État, qu’on ne vienne pas nous reprocher de ne pas avoir fait ce devoir d’information et d’alerte quand la situation se présentait.  

Le président de l’exécutif a tenu des propos très forts, ce matin, il a évoqué une déclaration de guerre venant de l’État, comment réagissez-vous à ces propos ? Et ne craignez-vous pas un embrasement au vu de la conjoncture avec des actions qui ont été déployées très rapidement notamment sur les ports et les aéroports ?  

Sur les propos du président, je les regrette. Je suis navré d’entendre tout cela parce que ce ne sont pas des propos qui sont symboles et l’expression révélatrice de la relation qui était la nôtre depuis deux ans et huit mois que je suis là.  

Les services de l’État ne cherchent le conflit avec personne. On est là dans une logique de proximité en étant facilitateur, en essayant de trouver des solutions à des problèmes, des difficultés que peuvent connaître les uns et les autres.  

Le mouvement qui a été initié, j’ai du mal à le comprendre comme je viens de vous l’indiquer, parce qu’aucune décision n’a été prise par l’État et parce qu’aucune décision n’a vocation à être prise sur ce sujet par l’État, pas à ce stade. Et je ne vois pas laquelle pourrait être prise et ce d’autant plus que l’on est d’accord sur le principe du SMO.  

Simplement, il faut que la CCI et la collectivité s’organisent entre elles pour gérer en direct ces ports et aéroports. Il y a un petit travail à mettre en place parce que ce n’est jamais simple de réunir l’ensemble des effectifs d’une autre structure dans une nouvelle afin que tous les éventuels risques qui pourraient exister juridiquement soient estompés.  

Cette nouvelle structure ne fait que préfigurer ce que sera le transfert de tutelle de l’État vers la collectivité. Il y aura nécessairement une évolution. On est dans une logique qui s’inscrit dans une logique particulière, ponctuelle, qui s’inscrit dans la logique globale qui va se mettre en place.  

La Corse est paralysée sur les ports et aéroports, outre les embouteillages dans les villes, que comptez-vous faire dans l’immédiat. Ne craignez-vous pas un embrasement et jusqu’où pourrait arriver la réponse de l’État s’il y en avait une ?  

Je suis au regret de voir ces blocages, notamment pour toutes celles et tous ceux qui doivent arriver ou partir à partir de ces différentes plateformes portuaires et aéroportuaires. Et c’est de demander à toutes celles et tous de faire preuve de bon sens et d’intérêt général.  

Vos emplois ne sont pas menacés, tout cela est en train de se mettre en place, simplement notre rôle est de vous accompagner de façon que cela se fasse dans un cadre juridique qui soit le plus sécurisé possible.  

Retrouvez l'intégralité de cet entretien réalisé par Jean-Philippe Mattei et Marion Fiamma : 

durée de la vidéo : 00h07mn12s
Amaury de Saint-Quentin, préfet de Corse ©France Télévisions

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