Elections européennes : en quoi le scrutin du 26 mai est une première

Les élections européennes du 26 mai prochain sont inédites à plus d'un titre. A l'occasion de ce scrutin, des réformes portant sur le vote des détenus et des personnes handicapées mentales entrent en vigueur. C'est aussi la première mise en application du répertoire électoral unique.

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Les personnes porteuses d'un handicap mental pourront voter sans restriction.

La récente loi justice prévoit que désormais, les juges des tutelles ne peuvent plus retirer leur droit de vote aux majeurs placés sous tutelle. Quelque 300 000 personnes sont potentiellement concernées par cette réforme. "Ca faisait partie de nos revendications depuis des années. Ne pas être un sous-citoyen, c'est une question de dignité", résume Céline Simonin, de l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei).

Accompagnement nécessaire

Cette avancée, saluée par les associations, suppose un accompagnement. A Lille, pour préparer le scrutin, l'institut médico professionnel du Roitelet, qui accueille de jeunes adultes en situation de déficience intellectuelle, a organisé un scrutin factice pour élire l’artiste de l’année.  Pour l’occasion, les têtes de liste ont été remplacées par des stars de la chanson. Big Flo et Oli ou Mylène Farmer pouvait-on lire sur les bulletins de vote. Une conférence beaucoup plus sérieuse sur les enjeux du scrutin vient compléter cet atelier ludique. "Je viens pour apprendre des choses sur les Européennes, pour en savoir un peu plus," confie l'un des participants. "C'est très intéressant" ajoute un autre.

Dans notre accompagnement, on parle beauoup de citoyenneté, de civisme et le vote en fait partie intégrante. C'est l'occasion de les sensibiliser.
Olivier Dhaene, éducateur spécialisé 

 


Des isoloirs dans les prisons

Les détenus peuvent aussi voter pour la première fois en détention. C'était un souhait de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. "Il y a très peu de détenus en France qui sont privés de leur droit de vote -500 sur 70 000- et pourtant, à l'élection présidentielle, il n'y a eu que 1 000 votants", déplorait-elle en mars dernier. 
Jusqu'ici les détenus pouvaient voter par procuration ou à l'occasion d'une permission de sortie. Au centre pénitentiaire de Vivonne dans la Vienne, Jonathan, détenu depuis 2011, a voté pour la première fois lundi 20 mai.

J'ai voté. C'est moi qui ai fait la démarche. Me déplacer, aller voter, donner ma voix, c'est ce que cette nouvelle loi permet. C'est important qu'elle soit passée et que je puisse le faire de moi-même sans appeler de personne extérieure.
Jonathan, détenu au centre pénitentiaire de Vivonne (Vienne)

L'association Robin des lois s'est longtemps battue pour que l'on puisse voter dans l'enceinte de la prison. "C'est un pas en avant pour les détenus, se réjouit Mahyar Monshipour, son président. Ils ont commis une faute, ils la payent mais ils font partie de notre société. Ils peuvent participer à sa construction."


Mise en place du répertoire électoral unique

C'est le troisième changement de taille mis en place à l'occasion des Européennes. Le répertoire électoral unique géré par l'INSEE remplace les fichiers électoraux autrefois gérés par les 35 000 communes pour lutter contre la non-inscription sur les listes et le phénomène des mal inscrits. Il permet aussi l'inscription automatique des jeunes majeurs.

Décidé en 2016, ce changement provoque des difficultés dans certaines communes. Problèmes d'état-civil, électeurs non-inscrits, dates de naissance érronées : les erreurs sont nombreuses. A La Croix-Saint-Ouen dans l'Oise, les agents du service d'état-civil sont mobilisés depuis trois semaines. "J'ai appelé l'assistance mais ils ont mis des répondeurs, c'est compliqué, témoigne Hélène Oliveira, adjointe à la direction des services de la mairie. On a repris les listes et les 3 600 noms un par un. On les a relus et réaffectés. Et je pense que là on devrait être bon."
Le ministère de l'Intérieur se veut rassurant. Après deux ou trois jours d'engorgement, le système serait fiable assure-t-on. Par précaution, le ministère invite quand même les électeurs à vérifier s'ils sont bien inscrits avant le jour du scrutin.
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