Avec l'attentat de l'Isère et ses multiples ramifications dans notre région, on constate que plusieurs jeunes Francs-Comtois, musulmans d'origine ou convertis, sont impliqués dans le Jihad.
Concernant l'attentat de vendredi, les enquêteurs étaient convaincus que le destinataire du selfie de Yassin Salhi se trouvait en fait dans les zones de jihad irako-syriennes. Il s'agit de Sébastien-Younès, un Haut-Saônois, selon nos confrères de l'Est Républicain, un jihadiste parmi les 473 jihadistes français actuellement sur place.
Originaire de Vesoul, cet homme est parti en novembre 2014 en Syrie, rejoignant le secteur de Raqa, où il combattrait dans les rangs de l'organisation État islamique (EI), selon des sources proches du dossier.
Le quotidien "L'Est Républicain" précise que Sébastien-Younès est " Franc-Comtois, natif de Haute-Saône, parti il y a quelques mois en Syrie pour « repeupler l’État Islamique ». Un certain Sébastien-Yunes V.Z., né le 3 avril 1985 à Lure et donc âgé de 30 ans, converti à l’Islam à sa sortie de l’IUT de Besançon où il avait obtenu au milieu des années 2000 un diplôme de technicien en logistique... Après avoir décroché son bac à Vesoul, Sébastien V.Z., alias Yunes Z., a entamé des études supérieures à Besançon où il commence à fréquenter la mosquée Souna de Saint-Claude. Il se convertit rapidement. Est-ce à cette période qu’il a croisé la route de Yassin Salhi, de cinq ans son aîné, dont on sait aujourd’hui qu’il côtoyait à cette époque certains groupes salafistes bisontins ? On l’ignore…"
Et, toujours selon le quotidien, cet homme est parti en Syrie avec son épouse et leur bébé, une petite fille de 18 mois, l'automne dernier.
Voici le point fait par l'AFP en début de journée, sur cette affaire et sur les jihadistes francs-comtois.
"Yassin Salhi, l'auteur présumé de l'attentat dans l'Isère, a fréquenté en Franche-Comté, sa région d'origine, au moins deux islamistes radicaux liés au
jihadisme, sans que les enquêteurs n'aient établi à ce stade de liens entre eux et le passage à l'acte de vendredi.
- Yunes-Sébastien V.-Z., 30 ans, le destinataire du "selfie".
Il connaissait Salhi depuis 2006, les deux hommes appartenant à une même mouvance islamiste implantée à Vesoul (Haute-Saône), Besançon et Pontarlier (Doubs).
C'est à lui que Yassin Salhi a envoyé vendredi, via l'application de messagerie instantanée WhatsApp, une photo où il posait à côté de la tête de sa victime, selon les premiers éléments de l'enquête.
V.-Z. se trouve actuellement en Syrie, près de Raqa, où il combat dans les rangs de l'organisation État islamique, selon des sources proches du dossier. Il y est parti en novembre 2014, avec sa compagne et leur petite fille âgée aujourd'hui de deux ans.
Né en Haute-Saône, ce technicien en logistique diplômé de l'IUT de Besançon s'est converti à l'islam au milieu des années 2000, adoptant le prénom musulman de Yunes et comme nom d'usage celui de sa mère d'origine maghrébine, selon l'Est Républicain.
Les services de renseignement n'avaient pas repéré son départ en Syrie et en avaient été avertis un mois plus tard par son père. Il est aujourd'hui répertorié parmi les quelque 500 personnes ayant quitté la France pour les zones de jihad en Irak et en Syrie. Toutefois son nom n'apparaissait jusqu'alors dans aucune des dizaines de procédures judiciaires en cours sur les filières syriennes.
Selon une source policière, Salhi pourrait connaître plusieurs personnes actuellement en Syrie.
- Frédéric Jean Salvi, 36 ans, alias "le Grand Ali".
Salvi est recherché depuis 2010 par les autorités indonésiennes comme un suspect dans un projet d'attentat avec des militants d'Al-Qaïda à Jakarta, ce dont il se défend.
Son nom n'apparaît pas à ce stade dans l'enquête sur l'attentat de vendredi en Isère, mais c'est au contact de cet homme que Yassin Salhi s'est radicalisé à Pontarlier (Doubs) au début des années 2000.
Arrêté en 2000 et condamné pour un trafic de stupéfiants à la faculté des sports de Besançon (Staps) où il étudiait, Salvi est libéré en 2001 et revient en 2003-2004 à Pontarlier, sa ville natale, selon une source proche de l'enquête. Durant sa détention, il s'est converti à l'islam et semble s'être radicalisé.
Salvi, aussi appelé Ali ou "le Grand Ali", exerçait son influence sur un groupe de sept ou huit jeunes adeptes de l'islam radical à Pontarlier. C'est en le
fréquentant que Salhi a attiré l'attention passagère des services de renseignement entre 2006 et 2008.
Il est désormais installé au Royaume-Uni après avoir quitté la France en 2008, selon une source proche du dossier.
"Les derniers contacts identifiés entre Salvi et Salhi remontent à assez longtemps", selon les enquêteurs, qui vérifient si des contacts plus récents ont eu
lieu.
- Pierre Choulet, décédé à 19 ans, kamikaze islamiste.
Ce nom n'est apparu à aucun moment dans l'enquête, et rien ne semble établir de contacts entre Yacine Salhi et ce jeune homme de 19 ans, qui s'est fait sauter il y a quelques mois dans un attentat kamikaze pour le groupe État islamique (EI) en Irak.
Il y a en revanche des coïncidences géographiques avec d'autres personnages fréquentés par Salhi : originaire du village de Port-sur-Saône (Haute-Saône), près de Vesoul, Choulet, fraîchement converti à l'islam, a fréquenté lui aussi la faculté de sport de Besançon, comme Salvi, même si ce n'était pas à la même période. Cette faculté se trouve à la Bouloie, quartier de Besançon où a aussi étudié, avant de s'y installer, Yunes-Sebastien V.-Z.
Ces coïncidences de lieux ne prouvent rien, mais elles sont "troublantes", admet une source proche de l'enquête interrogée par l'AFP"