Election dans les Très petites entreprises : 127 500 salariés sont concernés en Alsace

L'élection dans les Très petites entreprises (TPE) pour le choix d'un syndicat a débuté ce mercredi et durera deux semaines.

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   L'élection dans les Très petites entreprises (TPE) pour le choix d'un syndicat a débuté mercredi et durera deux semaines, un scrutin inédit, largement méconnu des 4,6 millions de salariés peu au fait des enjeux sociaux et que les organisations syndicales tentent de séduire. Les électeurs - 3,5 millions de personnes travaillant dans des entreprises de moins de 11 salariés et 1,1 million d'employés à domicile - peuvent, quelle que soit leur nationalité, choisir un syndicat, par voie électronique ou par correspondance.

Les électeurs sont d'horizons très variés: commerces, coiffure, artisanat, spectacle, travailleurs du bâtiment, nounous, garagistes, professions libérales (avocats, architectes, notaires). Le scrutin est original puisqu'il ne s'agit pas d'élire des représentants -les salariés des TPE n'ayant pas droit à des délégués- mais une organisation, sur son sigle.

Mais, pour Michel Sapin, "les salariés des très petites entreprises et les employés à domicile doivent être défendus et représentés comme n'importe quel salarié". Selon le ministère du Travail, chargé de l'organisation, "la grande majorité des électeurs a déjà reçu le matériel de vote" (code pour un vote par internet, enveloppe affranchie, professions de foi des syndicats) et les autres "le recevront dans quelques jours, compte tenu des délais postaux". Neuf syndicats se disputent leurs voix au niveau national: CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, ainsi que deux autres peu connues (CNT, CAT) et quelque trente autres organisations au plan régional.

le résultat du scrutin attendu le 21 décembre.

"Chaque électeur pourra choisir au plus entre 13 organisations" nationales ou régionales, indique-t-on au ministère. Le résultat du scrutin, clos le 12 décembre, est attendu le 21 décembre. En déplacement à Marseille, le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, a d'ores et déjà exprimé son intention de demander une prolongation du scrutin, en raison des "énormes complications" constatées.

Selon lui, on ne peut pas ajouter au "handicap d'être un premier rendez-vous" électoral dans les TPE "des difficultés matérielles pour accéder au vote", car le résultat en serait "très critiquable". 

La participation s'annonce faible

La grande inconnue est la participation, qui s'annonce faible, les estimations tournant autour de 10%. "La plupart des salariés des TPE ignorent totalement qu'il y a des élections! Ils ont reçu un document en septembre" de la part du ministère "auquel ils n'ont pas fait attention", relève Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC. Selon lui, "98% des salariés des TPE sont au courant qu'à l'UMP ils sont en train de se battre, mais pour ces élections, il n'y a eu aucun débat organisé à la radio ou à la télé".

 Le gouvernement a pourtant alloué 20 millions d'euros pour ce scrutin, notamment pour une campagne de promotion et d'information. Mais il y a aussi "le problème de fond d'une absence syndicale dans les TPE", reconnaît M. Thouvenel. Ces élections sont l'occasion d'approcher ces salariés. Les syndicats ont multiplié les porte-à-porte, en particulier auprès des commerçants,les assurant d'un suivi après le scrutin pour les aider.

FO a ainsi distribué deux millions de dépliants et autres badges pour les informer "de leurs droits". La CFE-CGC, qui ne peut solliciter que le vote du collège cadres (10% des électeurs, essentiellement composés de gérants salariés et des professions libérales), mèneune "campagne ciblée" de contact avec ces entreprises. De son côté, l'UPA, organisation patronale des artisans, affirme "sensibiliser les chefs d'entreprise" pour "faciliter" le vote. Le résultat de ces élections est crucial pour les syndicats puisqu'il sera agrégé à celui dans les plus grandes entreprises - qui ont déjà eu lieu - pour dresser en 2013 la liste des syndicats représentatifs pour les quatre prochaines années.

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