Après les motions strasbourgeoises, les élus de chaque camp ne cessent de s'envoyer courrier et lettres ouvertes pour défendre ce qu'ils disent être le meilleur emplacement du siège du Conseil unique d'Alsace.
Le reportage de Caroline Kellner, Nolwenn Hervé, Nicolas Meyer et Cathy Huber
Réaction d’Anne-Pernelle Richardot, conseillère régionale et adjointe au maire de Strasbourg suite aux propos de Charles Buttner et sa majorité sur le siège du Conseil d’Alsace.
"Certains Colmaristes sur les traces des Bruxellistes !
Dans leur lettre ouverte, Charles BUTTNER et les élus UMP du CG68 dénoncent le fait que les Strasbourgeois demandent le transfert de l'exécutif régional du Conseil Unique d’Alsace, de Colmar à Strasbourg. C'est exactement ce que les Bruxellistes dénoncent vis-à-vis de Strasbourg, s'agissant du siège du Parlement européen: on leur prendrait quelque chose qu'ils n'ont pas !
On ne construit pas une région forte en affaiblissant son centre, on ne lance pas un train en lui ôtant sa locomotive !
A force d'avoir voulu ménager les égos de chacun de ses amis politiques, à force de précipitation, d'approximations politiques et en l'absence d'un réel débat avec l'ensemble des élus et les forces vives de l'Alsace, Philippe RICHERT a perdu le fil d'un projet qui aurait pu être novateur pour notre Région et ses habitants.
Même à grand renfort de communication, de déclarations solennelles et de mises en scène (parfois télévisées), une réforme institutionnelle n’est en aucun cas capable de répondre seule aux vrais défis qui se posent à la Région Alsace et aux attentes de la population qui demande – elle – la mise en œuvre de politiques et non un projet institutionnel élaboré « par des notables pour des notables »....Il faut transformer en profondeur les relations entre l’Etat, les collectivités locales et les citoyens. Cela passe par un nouvel élan donné à la décentralisation et par un Etat qui soutient et s’appuie enfin - après 5 ans de "casse" – sur la vitalité de ses territoires.
L’Alsace a besoin - aujourd'hui plus que jamais - d’une politique industrielle forte, capable d’anticiper sa désindustrialisation ; l’Alsace a besoin d’une politique de formation professionnelle capable de prévoir la reconversion des salariés ; d’une politique d’aménagement du territoire, capable de la rendre attractive économiquement et culturellement".
La lettre ouverte de Charles Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin et du groupe Majorité Haute-Alsace - Réussir notre avenir
"Amis strasbourgeois, ouvrez les yeux : EN ALSACE, IL Y A UNE VIE APRES STRASBOURG"
Les récentes et unanimes délibérations du conseil municipal de Strasbourg et du conseil de la CUS exigeant la concentration à Strasbourg de toutes les composantes du futur Conseil d‘Alsace sont à plus d’un titre déconcertantes. Elles semblent se fonder sur l’idée d’un droit préexistant à accaparer l’ensemble des centres de décision de l’Alsace, et donc ceux de la nouvelle collectivité.
Comment peut-on imaginer qu’une revendication aussi radicale puisse préserver le consensus régional indispensable pour l’adoption et la réussite du grand projet historique qu’est le Conseil d’Alsace ? Comment peut-on imaginer de fonder la nouvelle collectivité sur une rupture des équilibres fondamentaux de notre territoire ? Peut-on ignorer que, depuis des siècles, la fonction administrative est la raison d’être principale de Colmar, troisième ville d’Alsace, et que l’en priver y entraînerait un effondrement de l’emploi et de l’économie ?
Strasbourg est la ville d’Alsace la plus grande, la plus riche, la plus puissante, celle qui rassemble le plus de centres de décision de tous ordres. Elle est une capitale européenne à laquelle tous les Alsaciens sont attachés.
Le projet adopté par le Congrès d’Alsace prévoit qu’elle soit le siège de la nouvelle collectivité et que l’Assemblée d’Alsace, ses commissions et ses services y soient installés. Est-il alors vraiment nécessaire que l’Exécutif, dont le projet adopté à une très large majorité par le Congrès prévoit l’implantation à Colmar, soit également transféré à Strasbourg ?
Les délibérations des assemblées strasbourgeoises sur le sujet ont quelque chose d’inhabituel s’agissant d’assemblées politiques. Dans ces assemblées, où la contradiction est la règle, l’unanimité est normalement réservée aux vœux pieux. Espérons donc que la revendication ainsi adoptée sera un vœu pieux, qui ne fera pas obstacle à un projet fondamental pour l’Alsace, dont la remise en cause serait grandement dommageable pour la crédibilité de l’Alsace dans son ensemble, Strasbourg compris.
La réponse du berger à la bergère
Charles Buttner répond aux motions votées à l'unanimité la semaine dernière par les élus municipaux et communautaires de Strasbourg.
La motion du Conseil Municipal de Strasbourg (26 novembre 2012)
La motion du Conseil de la Communauté Urbaine de Strasbourg (30 novembre 2012)
Philippe Bies écrit à Marylise Lebranchu
De son côté, le député PS du Bas-Rhin Philippe Bies estime que le projet actuel de "Conseil territorial d'Alsace" est insatisfaisant et inacceptable en l'état.
Dans une lettre à la ministre de la Réforme de l'Etat et de la décentralisation, il lui fait également part de ses interrogations "sur l’opportunité de consulter les alsaciens de manière précipitée dès le mois d'avril 2013".
La lettre de Philippe Bies à Marylise Lebranchu