Le pôle maternité des hôpitaux de Strasbourg, plus grande maternité du pays, a été l'un des premier a mettre en place des dispositifs de protection contre les rapts de bébés.
Le bébé enlevé mardi soir dans une maternité de Nancy a été retrouvé en bonne santé hier soir et sa ravisseuse présumée, une jeune fille de 17 ans a été interpellée. Cela aura été le troisième enlèvement de nourrisson de l'année en France. Le pôle maternité des hôpitaux de Strasbourg, plus grande maternité du pays, a été l'un des premier a mettre en place des dispositifs de protection contre ces actes. Il n'a jamais fait l'objet d'une tentative d'enlèvement.Les rapts de bébés dans les maternités françaises ont beau être rares, ils sont forcément un sujet de préoccupation: si chaque établissement est libre d'adopter ses propres consignes de sécurité, certains ont fait le choix d'équiper les nourrissons de bracelets électroniques.
Un nouveau-né a été enlevé mardi soir dans une maternité de Nancy par une femme vêtue comme un membre du personnel hospitalier. Début août, un nouveau-né avait été brièvement kidnappé par une femme en tenue d'infirmière dans une clinique de Seine-Saint-Denis, avant d'être retrouvé quelques heures plus tard. Fin août, un nourrisson avait encore été enlevé dans une maternité de Marseille, puis retrouvé en bonne santé.
Selon la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), les rapts de bébés sont très rares: on en dénombre un à deux en France chaque année. Mais on ne connaît pas le nombre de tentatives qui avortent pour des raisons diverses car elles ne sont pas toutes signalées aux instances judiciaires.
Les maternités françaises réfléchissent donc forcément aux moyens de les éviter. En la matière, "chaque établissement est tenu de mettre en place ses propres procédures", expliquait début août Xavier Tartas, le directeur de la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis). Par exemple, dans cet hôpital qui enregistre 1.700 naissances par an, la sortie des nouveaux-nés est "interdite tant qu'un bon n'a pas été délivré, le nombre de visiteurs est limité à deux par chambre et quand une maman laisse son bébé en nurserie, elle le confie à une personne et c'est auprès d'elle qu'elle le récupère". Mais, concèdait M. Tartas, "on ne pourra jamais empêcher un enlèvement de bébés, sauf à sécuriser les maternités comme des prisons, et c'est ce que certaines sont en train de faire".
En effet, une cinquantaine d'établissements en France se sont équipés de bracelets électroniques, que l'on pose autour des chevilles des nourrissons. Toute dégradation du bracelet, ou sortie du bébé d'un périmètre défini, active une alarme. "Ne jamais laisser un bébé seul" "Les premiers ont été installés à l'hôpital du Raincy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis) en 2007 après une série d'enlèvements", racontait cet été Laurent Levasseur, le directeur général de Bluelinea, qui propose ce type de bracelets. Selon lui, "de plus en plus de maternités demandent à être équipées, car contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne, en France les hôpitaux sont des lieux ouverts à tous et on peut entrer dans une chambre très facilement".
L'hôpital de Hautepierre, à Strasbourg, où 3.000 naissances ont lieu chaque année, a adopté le dispositif en 2008. "Cet outil nous apporte une garantie supplémentaire, nous aide à limiter les pépins, mais on ne ferme pas les yeux pour autant et cela ne change rien à la vigilance du personnel", assurait en août son directeur, Philippe Spetz. A la maternité de l'hôpital américain de Neuilly (Hauts-de-Seine), le système, un temps adopté, a depuis été abandonné, car jugé "peu probant". On préfère "suivre les normes de sécurité américaines", indiquait-on. Par exemple, "des consignes affichées dans les chambres invitent les mamans à ne jamais laisser leur bébé seul, même quand elles prennent leur douche, mais à
le prendre avec elles dans la salle de bain ou à le confier à la nurserie", expliquait-t-on. "Cette nurserie n'est accessible que grâce à un badge, les issues de secours sont toutes équipées d'alarmes, et en cas d'alerte, l'hôpital est automatiquement fermé", poursuivait-on. "Des exercices sont régulièrement organisés pour s'entraîner à respecter le protocole +rapt bébé+", ajoutait enfin l'hôpital qui, comme beaucoup d'autres, n'a jamais
eu à déplorer aucun enlèvement.