Strasbourg s'est équipée d'un logiciel permettant de cartographier la couverture du réseau de téléphonie mobile, pour mieux répondre aux inquiétudes de la population sur l'exposition aux ondes électromagnétiques.
simuler la propagation des ondes électromagnétiquesCet outil doit permettre de simuler la propagation des ondes électromagnétiques à l'échelle de la ville, à partir notamment de données sur les bâtiments de la ville et sur les caractéristiques des antennes relais des différents opérateurs. Quatre d'entre eux (Bouygues Télécom, Free Mobile, Orange France, SFR) ont signé jeudi avec la ville et deux bailleurs sociaux une charte pour encadrer le déploiement et le fonctionnement des antennes relais. Ce texte marque la fin d'un moratoire décidé par la précédente municipalité en 2006, qui avait conduit au gel des installations d'antennes sur les bâtiments municipaux et sur ceux des organismes de logement social rattachés à la ville.
la liste des antennes relais communiquée
En contrepartie, les opérateurs s'engagent à communiquer à la collectivité la liste détaillée des antennes relais sur le territoire, ainsi que leurs caractéristiques principales, a précisé le premier adjoint au maire Robert Herrmann (PS). Sur demande, ils communiqueront une mise à jour annuelle et des procédures sont mises en place pour encadrer les nouvelles implantations. Les données des opérateurs doivent alimenter le logiciel acquis par la ville.
une cartographie en 3D
Codéveloppé par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et la société Geomod, il doit permettre d'établir une cartographie, y compris en 3D, de l'intensité des ondes émises par le réseau de téléphonie mobile. "Le but du jeu est notamment de repérer des points atypiques et de les résorber", a expliqué M. Herrmann, qui a aussi mis en avant la nécessité d'une plus grande transparence autour des informations disponibles sur les ondes électromagnétiques.
L'opposition strasbourgeoise s'oppose à la levée du moratoire sur les antennes relais
Dans un communiqué, Fabienne Keller, ancien maire UMP de Strasbourg, à l'origine de la mise en place du moratoire en 2006 estime que tous les éléments pour une décision transparente et protectrice de la santé et des intérêts des Strasbourgeois ne sont pas réunis."Nous avions...demandé, que la signature de la charte et la levée du moratoire soient impérativement précédés de la publication d’éléments nouveaux et déterminants, et aptes à lever sans ambiguïté les inquiétudes légitimes de nos concitoyens : carte des implantations, études d’impact sanitaire, niveau d’exposition pour chaque quartier de la ville, détermination d’un niveau maximal d’exposition autorisé par secteur d’habitation, procédure transparente et contraignante de consultation des Strasbourgeois et d’autorisation des nouvelles implantations.
Nous apprenons que la Ville a investi 22.000€ dans l’acquisition d’un logiciel afin de réaliser une cartographie des ondes sur tout le territoire de Strasbourg. La Ville, en la personne de Robert HERRMANN, a signé hier la levée du moratoire avec les représentants de Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR. Mais où sont les cartes ? Où sont les analyses préalables ? Où sont les analyses sanitaires ?
Pour la municipalité, l’intérêt des opérateurs téléphoniques a primé sur l’intérêt général et le respect des Strasbourgeois.
Le but n’est nullement de s’opposer au développement du numérique, c’est un facteur d’attractivité économique et nous utilisons tous des appareils de téléphonie mobile ou numériques utilisant les réseaux et donc les antennes relais, mais l’intérêt des opérateurs téléphoniques ne peut justifier l’absence de garanties et de précautions et donc de limites claires et contraignantes. La Charte signée hier est insuffisamment contraignante et protectrice.
La Charte bipartite entre les opérateurs de téléphonie mobile et la Ville, s’apparente aujourd’hui à un entre soi entre les représentants des opérateurs et les élus de la municipalité. Nous souhaitons qu’elle soit plutôt un outil de décision et protection transparent entre les opérateurs et la population. La Charte lève les interdictions mais pas les doutes !"
