Selon nos informations nous nous sommes tous réveillé vivants ce samedi 22 décembre 2012 en Champagne-Ardenne. Les 1.335.000 habitants de Champagne-Ardenne ont tous survécu à cette fin du monde annoncée.
Annoncé dans la nuit du 21 au 22 décembre, entre 0h32 et 0h41 (selon les spécialistes) le cataclysme n'a pas eu lieu. Rien ne s'est passé. Sauf peut-être à Bugarach, petit village de l'Aude (endroit sacré selon certains) où il aurait fallu être pour échapper à cette fin du monde.
Après des mois de tapage médiatique, la localité subitement devenue célèbre dans le monde entier pour être l'un des endroits où il aurait fallu être pour échapper à l'apocalypse, semblait retrouver sa tranquillité. Jusqu'à la 184ème fin du monde ?
Le maire Jean-Pierre Delord, qui avait tiré la sonnette d'alarme voici deux ans en rendant publiques ses craintes de voir débarquer des vagues de mystiques a été démenti. Les curieux n'ont pas afflué en masse dans les rues du village, où, au plus fort du (non) événement, un millier de personnes, dont 303 journalistes, étaient réunis.
Dans les rues, l'ambiance était plutôt bon enfant vendredi. Certains avaient pris leur parti de l'exaspérante frénésie en se déguisant en petits hommes verts, imités par des membres du club de 2CV de Perpignan venus en visiteurs après avoir, à l'évidence, vidé leur cave à vin.
Puisque 200 Bugarachois n'auront pas à survivre dans un monde dévasté avec une meute de journalistes, ils devraient reprendre le cours de leur vie bouleversée : au pied du pic, autour de l'église, entre le restaurant et la ferme-auberge ouverts à la belle saison, sans boulangerie, sans épicerie, avec ses querelles sur l'implantation d'éoliennes et les petites histoires d'un village comme tant d'autres, qui n'a cessé de se dépeupler depuis le millier d'âmes du 19ème siècle.
Ceux qui croient aux forces supérieures auront beau jeu de dire aux agnostiques : vous n'avez rien compris, il n'a jamais été question de fin du monde, mais de révélation. "La fin du monde n'existe pas, c'est un changement d'ère, on passe de l'ère du verseau à l'ère du gémeau", juge Thierry Thys, "ufologue".
Ce n'est "pas un cataclysme. La régénération s'accomplit pour tous, les énergies de la Vierge Marie et celles de Jésus sont là, au coeur du triangle sacré", dit Sylvain Urif, "Oriana" de son "nom cosmique", "découvreur de grottes énergétiques sacrées, médium et designer de soucoupes volantes".