Le ministre de l'Intérieur a fait cette annonce ce vendredi matin lors d'une rencontre avec les élus locaux, dont le maire de Mulhouse Jean Rottner et le président de la M2A Jean-Marie Bockel.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a adressé jeudi soir à Mulhouse (Haut-Rhin), confrontée à des violences urbaines depuis cet été et qui ont perduré la nuit de la Saint-Sylvestre, un message de "très grande fermeté" assurant que "l'Etat est présent" et "ne reculera pas".
Samedi une rame de tramway a été attaquée à coups de cocktails molotov et trois mineurs ont été interpellés dont deux écroués depuis. Des renforts policiers, CRS notamment, ont été déployés depuis début janvier.
M. Valls a emprunté la ligne de tramway et s'est rendu au contact des habitants et forces de l'ordre ou des pompiers dont un véhicule - qui lui a été montré - a été caillassé la nuit du réveillon. Il a dénoncé avec vigueur ces "agissements graves et inacceptables notamment de la part d'une minorité de jeunes".
"Pas de zones de non-droit
"Rien ne peut (les) justifier" a-t-il martelé, il n'y "a pas de zones de non droit", l'Etat est présent et ne reculera pas."
"Il y aura à chaque fois des réponses et des sanctions exemplaires et adaptées" a-t-il dit en dialoguant, parfois vivement, avec des jeunes ou des habitants dont l'un a été victime de trois incendies volontaires de véhicules et qui, dit-il, a écopé d'un PV après avoir stationné son véhicule récemment dans un endroit qu'il jugeait plus sûr.
Dialogue tendu avec un jeune
Le ministre a ainsi eu un échange assez vif et tendu avec l'un des jeunes du quartier qui l'a apostrophé sans ménagement: "cela sert à quoi que vous veniez une nuit, y a rien qui change ici, c'est de la mise en scène ".
"Ce qui est inacceptable c'est que l'on balance des cocktails molotov", a rétorqué M. Valls, "cela a failli tuer". "Ceux qui brûlent des voitures, ceux qui cassent, voilà l'inacceptable", a-t-il ajouté alors que plusieurs autres jeunes se regroupaient autour de leur camarade. "Ce n'est pas de la mise en scène, je suis venu dire aux habitants que l'Etat, il est présent", a-t-il martelé en soutenant l'échange et la confrontation, face à face, traits tirés des deux côtés, avec ce jeune homme.
"Les victimes, c'est vous"
Il a rappelé les efforts du gouvernement, selon lui, pour les jeunes et notamment les emplois d'avenir. "Les victimes c'est aussi un peu vous", a-t-il dit durant ce dialogue qui a duré quelques minutes sous l'oeil un peu inquiet du service d'ordre policier.
M. Valls a rappelé aussi être venu à Mulhouse qui est classée, avec trois quartiers, en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) qu'il avait lancée à la fin de l'été 2012. "Changer les choses cela perturbe les délinquants", a aussi dit à cet égard le ministre.
Les renforts de police resteront
Manuel Valls a passé la nuit à la préfecture de Colmar. Avant de repartir sur Paris ce vendredi matin, il a pris un petit-déjeuner en compagnie de Jean Rottner, de Jean-Marie Bockel, du président du Conseil général du Haut-Rhin Charles Buttner, du conseiller municipal (PS) de Mulhouse Pierre Freyburger et des députés Catherine Troendlé (PS), Patricia Schillinger (UMP) et Arlette Grosskost (UMP). Il leur a annoncé le maintien des renforts policiers arrivés à Mulhouse le 3 janvier dernier.
La visite initialement prévue au quartier Brossolette a été annulée.