Plus de mille personnes ont manifesté silencieusement samedi à Mulhouse pour dénoncer les violences subies par les pompiers lors de leurs interventions dans des quartiers sensibles de la ville.
Les sapeurs-pompiers volontaires et professionnels, accompagnés de membres de leurs familles et d'élus locaux, ont défilé dans le centre-ville derrière un fourgon autopompe aux vitres brisées. La nuit de la Saint-Sylvestre, le pare-brise et deux vitres de ce véhicule avaient été pris pour cible par des "jeunes adultes qui ont jeté des pavés, clairement pour viser la tête", a indiqué François Meyer, porte-parole de l'intersyndicale CGT-FO, à l'origine de cette manifestation. "C'est miraculeux qui n'y ait pas eu de blessé ni de mort chez nous, ça a créé un vrai choc psychologique", a-t-il ajouté.Dans un communiqué publié cette semaine, les syndicats avaient dénoncé des "évènements inqualifiables de violences gratuites et des tentatives de meurtres". Le cortège était regroupé derrière une banderole "touchez pas à nos papas", déjà utilisée en 1991 lors d'une marche de soutien à un pompier de Mulhouse gravement blessé par une barre de fer. Des violences urbaines secouent certains quartiers réputés sensibles de la ville depuis l'été dernier, où des pompiers ont été visés par des tirs et des jets de cocktails molotov. "On nous appelle dans les quartiers pour secourir les gens, pas pour les embêter", a souligné M. Meyer. "Si nous sommes obligés de nous concentrer sur notre propre sécurité, il va y avoir des problèmes", a-t-il averti.
En réaction aux violences du Réveillon, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'était déplacé le 11 janvier à Mulhouse pour assurer que "l'Etat ne reculera pas face à ces agissements graves et inacceptables". Une semaine plus tôt, une centaine de CRS avaient été dépêchés en renfort sur place, pour une durée de deux mois.