Il y a quinze ans, le 6 février 1998, le préfet de Corse Claude Erignac était assassiné dans une rue d'Ajaccio. Aujourd'hui, 6 février 2013, hommage lui a été rendu à la préfecture de Meurthe et Moselle en présence des autorités.
"Claude Erignac a laissé en Lorraine un grand souvenir et beaucoup d'amis" , c'est en ces termes que l'association Claude Erignac rappelle en effet que le préfet de Corse avait été également préfet de Meurthe-et-Moselle. Nommé en Octobre 1989, il était resté à ce poste jusqu'en juin 1993.Le 14 juillet 1999, André Rossinot, maire de Nancy propose de donner son nom à l'une des rues de la ville, "sur laquelle donnait la fenêtre de son bureau et qui débouche sur la célèbre place Stanislas".
Une autre personnalité lorraine, le juge antiterroriste Gilbert Thiel, dans son livre "On ne réveille pas un juge qui dort" (ed Fayard), évoque sa rencontre avec Claude Erignac:
"Je l'ai connu lorsqu'il a été nommé, à la fin des années quatre-ving, préfet de Meurthe-et-Moselle, à Nancy. Les quelques relations que nous avions nouées alors étaient empreintes de cordialité et de franchise [...]
- Quand l'avez-vous revu pour la dernière fois ?
Le Jeudi 29 janvier 1998. [...] pendant cette demi-heure passée avec lui, on a discuté de la pluie et du beau temps.[...] On s'est serré la main et chacun a repris sa route."
Huit jours plus tard, le préfet de Corse, Claude Erignac est tué de trois balles dans la tête. C'est le juge Thiel qui est alors été désigné pour instruire le dossier.
Neuf ans après les faits, le 13 décembre 2007, la Cour d'Assise de Paris condamne Yvan Colonna à la réclusion criminelle à perpétuité. Peine confirmée le 11 juillet 2012 par la Cour de Cassation.
Yvan Colonna, qui le 11 janvier 2013, soit 15 ans presque jour pour jour après l'assassinat de Claude Erignac, a déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour atteinte au procès équitable.
Hommages au pluriel
L'hommage rendu aujourd'hui à Nancy n'est pas le seul. Hier, mardi 5 février 2013, une cérémonie a été organisée à Ajaccio, sur les lieux de l'assassinat. Aujourd'hui mercredi 6 février 2013, la veuve du haut-fonctionnaire, Dominique Erignac, et leurs deux enfants doivent être reçus par François Hollande et une commémoration doit se dérouler au ministère de l'intérieur en présence de tous les préfets de France.