Le gouvernement a présenté mardi 5 février 2013, un « plan loup » dont l’objectif affiché est de rendre possible la cohabitation entre l’homme et l’animal. Dans les Vosges et pour les spécialistes, ces mesures ne sont pas forcément les meilleures.
Protéger l’animal et protéger les éleveurs : le challenge est osé quand on sait que trois loups sillonnent le massif vosgien et que plusieurs troupeaux ont subi de nombreuses attaques (voir carte interactive ci-dessous). C’est pourtant l’objectif que s’est fixé le gouvernement français avec ce "plan loup" 2013-2017", dévoilé dans ses grandes lignes mardi 5 février 2013. Et ce n’est plus " ayons peur du loup" mais plutôt "faisons peur au loup".
En effet, ce plan prévoit certes de continuer à protéger le canidé conformément à la directive européenne mais il s’agit aussi de donner aux éleveurs les moyens de lutter contre les attaques du prédateur.
- assouplir les procédures administratives permettant aux éleveurs de pratiquer des tirs et simplifier les indemnisations des attaques (2 million d'euros versés en 2012)
- augmenter régulièrement le nombre maximal de loups pouvant être abattus chaque année pour suivre la croissance du nombre de prédateurs (actuellement, 11 prélèvements sont autorisés par an en France sur une population estimée à 250)
- éduquer le loup pour détourner son attention des troupeaux de brebis, de moutons ou de chèvres.
Retrouvez ci-dessous la cartographie-bilan des attaques et des mesures prises par les autorités depuis le printemps 2011 (cliquez sur les épinglettes)
Afficher Attaques de loup(s) En Lorraine sur une carte plus grandeDans le même temps, les sénateurs ont voté le 30 janvier 2013 en première lecture, une loi visant à mettre en place des zones "de protection renforcées contre le loup", c'est-à-dire des zones géographiques définies dans lesquelles le loup sera indésirable et donc susceptible d’être abattu. Plusieurs voix s’élèvent déjà contre ce texte. Pour Jérôme Mathieu, président de la FDSEA des Vosges, il est impossible d’avoir un zonage sur une commune et pas sur une autre, tout le massif devrait être concerné et donc il faudra "choisir entre la présence du loup, et la présence des éleveurs".
Pour Anthony Kholer, soigneur au Parc animalier de Sainte-Croix de Rhodes en Moselle, "la cohabitation avec le loup est assez difficile en France parce qu’il faut réapprendre à protéger les troupeaux, réapprendre vivre avec l'animal", chaque attaque du loup "est un traumatisme pour l’éleveur", il ne faut par leur enlever la possibilité de protéger leurs troupeaux. Le retour du loup doit s’accompagner de dérogation au cas par cas pour pouvoir "abattre un animal problématique".